G20 : l’Afrique pauvre veut s’asseoir aux côtés des puissants


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Les Etats africains qui comptent parmi les Pays pauvres très endettés (PPTE) ont réclamé le droit à être représentés aux sommets du G20 où des décisions cruciales les concernant sont prises, dimanche à Istambul, en marge de l’Assemblée annuelle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. L’Afrique du Sud est membre du G20. Mais pour les PPTE elle ne défend que ses propres intérêts. Le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn (DSK), a de son côté apporté son soutien à cette proposition.

Un représentant pour l’Afrique aux sommets du G20. La revendication émane des 29 Etats africains, membres du groupe des Pays pauvres très endettés (PPTE), qui se sont réunis dimanche à Istanbul, la capitale de la Turquie. Créé en 1999, le G20 a gagné ces deux dernières années en stature, et devrait selon Washington remplacer à terme le G8 comme instance centrale de la gouvernance économique mondiale.

Cité par France-Info.com, le ministre camerounais des Finances, Lazare Essimi Menye, a évoqué « le presque milliard d’Africains qui ont besoin d’être entendus », ajoutant que les pays africains restent tout de même « les mieux placés pour […] expliquer ce qui pourrait être le mieux pour l’Afrique ». L’Afrique du Sud, qui dispose d’un siège au G20, n’est pas considérée par les PPTE réunis comme un véritable représentant car, avec le 32e PIB mondial en 2008, elle serait, selon eux, plus portée à défendre ses intérêts propres.

Le nouveau rôle central du G20 est considéré par beaucoup comme acquis depuis le sommet de Pittsburgh en septembre. L’Inde, le Brésil ou l’Afrique du Sud gagnent en conséquence une nouvelle légitimité comme acteurs internationaux. La France avait jusque-là l’habitude de défendre l’option intermédiaire du G14, auquel participe l’Egypte. La solution du G20 écarte donc de facto ce pays des grandes décisions économiques.

DSK, un soutien de poids

A l’occasion de sa venue au Comité monétaire et financier international (CMFI) d’Istanbul [Réunion préparatoire à l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale]], Dominique Strauss-Kahn a apporté vendredi son soutien aux pays africains mobilisés, qui l’avaient interpellé sur la question de leur représentation. Le directeur général du FMI voit dans cette possibilité « une avancée de la gouvernance économique mondiale », selon [LeJDD.fr. Il s’agit là pour lui d’une question d’efficacité, car le G20 n’a pas été pensé « sur une base totalement scientifique ». Strauss-Kahn lui-même tente de donner l’exemple au niveau du FMI en œuvrant pour une plus grande participation des pays du Sud dans les décisions prises au sein de son organisation.

L’Assemblée annuelle du Fonds a été l’occasion d’ouvrir d’importantes négociations inter- étatiques relatives à la redistribution d’une partie des droits de vote et des quotas des pays occidentaux au profit des pays défavorisés. Ceux-ci exigent 7% des droits de vote. Plusieurs pays de l’Union européenne sont surreprésentés, comme la France qui pèse 4,9% des voix quand la Chine ne représente que 3,7% des scrutins. C’est d’ailleurs ce dernier pays qui est donnée par les analystes comme le grand gagnant de cette opération de rééquilibrage, bien plus que les Etats africains.

Interrogé par Le Monde le 11 septembre dernier, DSK avait appelé à « la fin de l’accord tacite américano-européen sur la direction du FMI et de la Banque mondiale, ou [à] la cohabitation des conseils d’administration de ces deux institutions avec des structures nouvelles comme le G20 ». Depuis leur création, respectivement en 1945 et 1946, les dirigeants successifs de la Banque mondiale et du FMI sont en effet issus des pays occidentaux.

D’autres instances devraient également être réformées. Le président français Nicolas Sarkozy s’est par exemple interrogé le 23 septembre, en marge de la 64e Assemblée générale, sur les raisons pour lesquelles aucun pays africain ne participait au Conseil de sécurité, instance suprême de l’Organisation des nations unies (ONU). Reste à savoir si toutes ces grandes déclarations seront un jour suivies d’effet.

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