Jeudi soir, la capitale sud-soudanaise Juba a été secouée par des tirs nourris à la résidence d’Akol Koor, ancien chef des services de renseignement récemment démis de ses fonctions. Cet incident, survenu près de l’aéroport, a duré environ une heure, selon des témoins sur place. Les autorités n’ont pas tardé à réagir, bien que les circonstances exactes restent floues.
D’après Nul Ruai Kong, porte-parole des Forces de défense du peuple sud-soudanais (PDF), les échanges de tirs impliquaient des membres des forces de sécurité déployés pour protéger la résidence de Koor. Une incompréhension entre soldats aurait dégénéré, blessant deux militaires. Une intervention rapide a permis de calmer la situation.
Limogeage controversé et climat politique explosif à Juba
Akol Koor, figure influente du régime, avait été démis de ses fonctions en octobre et nommé gouverneur de l’État du Warrap. Bien que les motifs de ce transfert n’aient pas été dévoilés, certains analystes y voient une tentative de repositionnement politique dans un pays miné par les rivalités internes. Cette fusillade intervient dans un contexte de tensions accrues.
Le gouvernement sud-soudanais a récemment annoncé un nouveau report des premières élections nationales, initialement prévues pour décembre 2024, prolongeant ainsi une transition politique déjà fragilisée. Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, reste marqué par la guerre civile qui a éclaté en 2013 entre les partisans de Salva Kiir et Riek Machar.
Des blessures profondes laissées par la guerre civile
Ce conflit a causé la mort de 400 000 personnes et déplacé des millions d’habitants, laissant le pays dans un état de division profonde. Juba, épicentre des activités politiques et économiques du pays, reste le théâtre régulier d’incidents liés aux rivalités au sein de l’armée et des cercles de pouvoir. Cette instabilité chronique complique les efforts de reconstruction et de pacification.
Si les responsables militaires ont cherché à minimiser l’incident en le qualifiant de malentendu, cette fusillade met en lumière des fractures au sein des forces armées et une défiance croissante envers les institutions de sécurité. Ancien chef des services secrets, Akol Koor est une figure controversée, tant pour son rôle dans la gestion sécuritaire du pays que pour son influence politique.
Sa nomination au Warrap, une région instable, suscite des interrogations sur son avenir politique et les intentions du président Kiir. Les partenaires internationaux du Soudan du Sud, notamment la mission de l’ONU, suivent de près ces événements. D’autant que la stabilité du pays est importante pour la région.