Riyad, une vie dans la ville. Riyad, histoire et architecture. Posséder un riyad, vieille habitation traditionnelle, est devenu un phénomène social au Maroc. A réserver aux passionnés. Visite guidée à Marrakech.
La vieille ville de Marrakech comporte de très nombreux riyads, habitations traditionnelles réparties autour d’un patio, distribuant sur un ou deux étages chambres et salons, qui bénéficient, hiver comme été, de la fraîcheur de la végétation et de la fontaine qui habituellement trône au centre.
Depuis quelques années, les amateurs sont de plus en plus nombreux à prétendre racheter et rénover un riyad, pour le transformer en maison d’hôtes trois étoiles, en offrant, outre le couvert de leurs chambres magnifiquement aménagées, le vivre et le service d’un grand hôtel. Cette tendance fait fureur en particulier chez les Français. Elle trouve un débouché naturel parmi tous ceux qui, fuyant les rencontres des palaces, aspirent à vivre leurs vacances dans l’intimité confortable d’une maison, accueillante et protégée à la fois, dans la grande tradition de l’urbanité marocaine.
Parcours du propriétaire
Les témoignages recueillis de la bouche de plusieurs » intrépides » qui se sont lancés dans l’aventure de l’acquisition et de la gestion d’une telle » maison d’hôte de luxe » en plein coeur de la Médina invitent pourtant à considérer à deux fois un tel projet. A réserver aux passionnés.
La première difficulté réside dans l’achat lui-même. Un riyad peut bien avoir été laissé pratiquement à l’abandon pendant plusieurs décennies, il n’en est pas moins la propriété de quelqu’un… Et le plus souvent de nombreuses personnes ! Les règles compliquées qui régissent la transmission de patrimoine au Maroc expliquent que de nombreuses demeures, naguères splendides, victimes de l’indivision, se retrouvent délabrées, sans personne pour s’en occuper, alors même que les » co-propriétaires » ne seront pas tous d’accord pour les vendre… Premier parcours du combattant : la clarification des titres de propriété, et l’acquisition elle-même. Certaines ventes prennent des années.
Location, farniente et insouciance
Puis vient le temps des travaux. Le propriétaire d’un magnifique riyad, terminé depuis six mois, le Riyad Habib, a décrit à Afrik la restauration du grand mur qui clôt le fond du patio, et qu’orne une magnifique fontaine. Tous les zelliges furent levés à la main par les artisans et les décorations sculptées sur place. Résultat : deux mois de travail pour six ouvriers à temps complet. Sans parler des décorations intérieures, ni des problèmes d’eau et d’humidité à résoudre. D’où la nécessité de disposer, sur place, d’un bon directeur de travaux, et plus tard d’un intendant capable d’assurer lui-même l’essentiel de l’entretien, toujours renouvelé.
Mais le résultat, évidemment, est splendide. Avec la sérénité d’une demeure particulière, et la situation, irremplaçable, du centre ville de Marrakech, entre les souks aux multiples tentations, au beau milieu d’une population dont l’accueil fait depuis des décennies des ravages, plaçant Marrakech en tête des destinations touristiques marocaines, en toutes saisons. Et quel plus grand luxe que de paresser au soleil, sur les larges terrasses aménagées sur les toits du riyad, tandis que les millions d’oiseaux s’entrecroisent dans le ciel, et que la neige de l’Atlas brille en fond de tableau ?
Heureusement, il est également possible de jouir de ces séjours inoubliables en louant, simplement, un riyad déjà parfaitement restauré. Vacances de rêve assurées, sans les tracas du propriétaire. Deux associations fédèrent aujourd’hui les offres des propriétaires de riyads, pour faciliter leurs relations avec leurs clients éventuels : Riyads au Maroc et Marrakech Medina… Le bonheur au Maroc, c’est simple comme Internet. Que demander de mieux ?