Le conflit entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda s’est invité au Sommet de la Francophonie, en Tunisie. La Secrétaire générale de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, est accusée par Kinshasa de prendre fait et cause pour Kigali.
Cette question ne pouvait être occultée lors de cette 18ème Conférence de l’Organisation internationale de la Francophonie à Djerba. Les chefs d’État et de gouvernement réunis en Tunisie ont, en effet, évoqué la crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans cette partie du Kivu, l’armée de la RDC affronte les rebelles du M23 accusés d’être soutenus par le régime rwandais.
Une tension vive entre les deux pays voisins ayant des incidences diplomatiques. D’ailleurs, la RDC a renvoyé l’ambassadeur du Rwanda accrédité à Kinshasa. C’est dans ce contexte de tension que s’est tenu le Sommet de la Francophonie (19-20 novembre). D’ailleurs, en coulisse, une résolution doit être adoptée sur la question. Seulement, depuis le lancement du sommet samedi, un bémol a été noté. Déjà Sama Lukonde, Premier ministre rd-congolais, a boycotté la photo officielle des chefs d’États et de gouvernement.
Louise Mushikiwabo « sortie de sa neutralité » ?
Ensuite, le grand absent aura été le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Alors que la RDC est le plus grand pays de l’espace francophone. Les autorités rd-congolaises ont voulu marquer le coup, avec notamment des accusations de parti-pris de la part de la Secrétaire générale de l’OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Une source à RFI accusait dimanche matin qu’elle était « un peu sortie de sa neutralité ».
Pour la délégation congolaise, la Rwandaise « donne une indication que l’organisation qu’elle dirige ne peut véritablement pas jouer un rôle dans la résolution de la crise » entre Kinshasa et Kigali. En cause, des propos tenus par Louise Mushikiwabo, au premier jour du sommet. Elle faisait état « d’éléments en RDC, juste à la frontière du Rwanda, qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda ». Des déclarations attaquées sur RFI par le Premier ministre congolais, Sama Lukonde.
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« Nous avons simplement exprimé qu’en tant que Secrétaire générale, Louise Mushikiwabo a un rôle de neutralité et que sur des questions qui concernent le Rwanda, même si elle est ressortissante, elle devrait garder de la hauteur et rester au milieu sans prendre parti », a déclaré le chef du gouvernement. C’est en partie sur cette note négative que la Francophonie a bouclé son 18ème Sommet, sur l’île de Djerba, en Tunisie.