Francophonie : Hollande ira à Kinshasa


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François Hollande
François Hollande, ancien Président français

François Hollande a décidé lundi de se rendre au sommet de la Francophonie qui se tiendra en octobre prochain. Mais de multiples voix s’élèvent contre la présence du chef d’Etat français et l’organisation d’un tel évènement dans un pays où les droits de l’Homme sont bafoués.

François Hollande a finalement décidé de se rendre à Kinshasa. Le président a confirmé lundi sa participation au sommet de la Francophonie qui se tiendra du 12 au 14 octobre. « Je me rendrai à Kinshasa […], j’y affirmerai que la francophonie n’est pas seulement une langue qu’on partage », a-t-il déclaré lors de la XXe Conférence des ambassadeurs. Le chef d’Etat français a sans doute volontairement émis le doute sur sa venue à l’évènement pour mettre la pression sur le régime de Joseph Kabila. Mais personne ne s’imaginait qu’il n’y participerait pas.

« La population pleure ses milliers de morts »

De multiples associations ont dénoncé la tenue d’un tel évènement en République démocratique du Congo (RDC), estimant que « les droits de l’Homme y sont constamment bafoués ». C’est le cas de l’association Convergence pour l’Emergence du Congo (CEC), qui a saisi la justice française pour empêcher la tenue du sommet. Pour son président Jean-Louis Tshimbalanga, contacté par Afrik.com, « la Francophonie sera déshonorée si le sommet a lieu en RDC ». Selon lui, « le régime de Kabila n’est pas un Etat de droit mais un Etat policier et antidémocratique. Plusieurs rapports indiquent qu’il y a eu de graves violations des droits de l’Homme et des tueries avant et pendant les élections. La population pleure ses bulletins de vote volés et ses milliers de morts que personne ne dénonce ! ».

Dans l’espoir qu’Hollande fustige le régime Kabila

Des contestations qui ont poussé le président Hollande, qui avait tenu de violents propos à l’encontre du régime congolais, à envoyer Yamina Benguigui, la ministre française déléguée à la Francophonie, à Kinshasa du 25 au 28 juillet, pour faire un état des lieux de la situation. Elle a rencontré le président Kabila, ainsi que les dirigeants de l’opposition et des membres de la société civile. Une visite qui s’est passé « sans a priori et sans préjugé », d’après elle. Même si les associations congolaises de défense des droits de l’homme boudent le choix de François Hollande de se rendre à Kinshasa, elles espèrent toutefois qu’il y tiendra un discours ferme sur la politique congolaise et tous les régimes africains qui bafouent les droits de leurs populations dans l’impunité.

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