Francophonie : 40 ans, l’âge de la maturité


Lecture 3 min.
arton19288

Le président français Nicolas Sarkozy a reçu à l’Elysée ce matin Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et de nombreuses autres personnalités francophones, à l’occasion du 40ème anniversaire de l’organisme. Hier, Une cérémonie à l’Hôtel de ville à Paris en présence de Bertrand Delanoë, le maire de Paris et d’Abdou Diouf avait lancé le coup d’envoi des festivités.

Quarante ans. C’est l’âge décisif que vient d’atteindre aujourd’hui l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Pour célébrer l’événement, le président français Nicolas Sarkozy a convié ce matin le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, ainsi que des représentants de la communauté francophone à l’Elysée. Dans son discours, le chef d’Etat a appelé à lutter contre la « monoculture » et a déclaré que « Le problème n’est pas l’anglais, le problème c’est le monolinguisme, c’est le prêt-à-porter culturel, c’est l’uniformité ».

Pour fustiger le recul du français, Nicolas Sarkozy s’est délibérément écarté de son texte, s’élevant contre tous les ambassadeurs ou hauts-fonctionnaires français qui croient « faire intelligent ou moderne » en parlant en anglais dans des enceintes internationales où le français est depuis toujours langue de travail. Et il a expliqué comment la renonciation au français était une démission, alors que l’exigence du français était la seule garantie de maintien du plurilinguisme et du respect des cultures rares.

« Comme j’aimerais avoir 40 ans » avait déclaré hier le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui inaugurait les festivités à l’Hôtel de ville, en présence d’Abdou Diouf. Des artistes tels que
Célina Ramsauer, l’humoriste Boucar Diouf ainsi que Bélo et son orchestre, s’étaient alors succédés sur scène pour célébrer le 40ème anniversaire de la Francophonie, placé sous le signe de la solidarité avec Haïti.

Quarante ans de succès et d’épreuves

L’organisation a été créée le 20 mars 1970 à l’occasion de la conférence de Niamey. Elle a pour mission d’organiser la coopération entre les Etats et gouvernements membres de l’OIF qui ont en commun l’usage de la langue française (parlée par 200 millions de personnes dans le monde, dont 96.2 millions d’africains), ainsi que certaines valeurs, telles que la diversité culturelle et la paix. Elle comprend actuellement 70 Etats et gouvernements membres. Abdou Diouf, ancien président sénégalais, en est le secrétaire général depuis 2002.

Les 40 ans d’actions de l’OIF ont été marqués par quelques succès comme avec le sommet de la Terre de Rio en 1992 [[La Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement a eu lieu à Rio de Janeiro au Brésil du 3 au 14 juin 1992. Elle a réuni 110 chefs d’Etats et de gouvernements ainsi que 178 pays.]], ainsi que l’adoption de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles à l’UNESCO en 2005. Cependant l’organisation internationale a essuyé quelques échecs, notamment au niveau du recul du français dans les institutions internationales.

Forte de sa nouvelle maturité, l’OIF veut aller encore plus loin. Du 22 au 24 octobre 2010, se déroulera à Montreux, en Suisse, le 13e sommet de L’OIF, qui définira le carnet de route de l’organisation pour les années à venir. Interrogé par RFI sur les ambitions futures de la francophonie pour les prochaines années, Abdou Diouf a déclaré : « Il faudra, demain, aller plus loin. Je pense à certains enjeux, comme la convention sur la diversité des expressions culturelles : nous devons poursuivre notre mobilisation afin de relancer les ratifications et accélérer sa mise en œuvre ». Face à la poussée croissante de l’anglais, la Francophonie a beaucoup de défis qui l’attendent encore.

Lire aussi :

 Moderne, atypique et en mouvement, la Francophonie ?

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News