Diminuer son âge pour bénéficier de plus de droits en France est une pratique courante. Néanmoins, le cas de Boua Traoré, jeune Malien orphelin expulsé de son collège après un test osseux, est une grande première.
Un jeune Malien, scolarisé au Collège Emile-Gallé à Essey-Lès Nancy, a été expulsé de son école après que des tests osseux aient révélé qu’il n’avait pas 15 ans comme lindique son acte de naissance, mais 19 ans. Cette décision émane, selon l’Est Républicain, du tribunal pour enfant qui, le 15 octobre dernier, après avoir consulté le résultat des tests osseux de Boua Traoré, lui a fixé une nouvelle date de naissance.
Une expulsion contestée ?
Considéré comme majeur, Boua Traoré a non seulement été contraint de quitter le collège, mais il risque également l’expulsion du pays. Une expulsion jugée inadmissible par le Réseau Education sans frontière (RESF) qui avait pris en charge Boua Traoré. « Comment peuvent-ils remettre en cause l’authenticité de l’acte de naissance, alors qu’il n’a même pas été soumis au bureau de la fraude administrative ? », s’indigne Jeannette Vallance, présidente de RESF. Le président de la Ligue des droits de l’Homme pointe du doigt ces tests courants en France.
Une vague de soutien a également vu le jour au collège de Boua. Ainsi, certains professeurs ont tenu à rappeler que « l’éducation est un droit ». Malgré le soutien des élèves du collège, du corps enseignant ainsi que des associations, l’inspecteur d’académie n’abdique pas et maintient sa décision d’expulser Boua du collège.
Une procédure en référé à été initiée par Brigitte Jeannot, avocate en charge du dossier, contre la décision de l’inspection d’académie. Le verdict attendu le 30 janvier prochain scellera le sort de l’orphelin Boua Traoré.