France : onze années de Commémoration de l’abolition de l’esclavage


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En janvier 2006, alors président de la République Française, Jacques Chirac décidait de faire du 10 mai la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage en métropole. Aujourd’hui, onze ans après, François Hollande lui a rendu hommage et a donné des détails sur la future Fondation en mémoire de l’esclavage qui naîtra officiellement en 2018

Depuis 10 ans maintenant, la journée commémorative de l’abolition de l’esclavage a lieu, en métropole, le 10 mai. Le Président Jacques Chirac l’avait annoncé en janvier 2006 lors d’un discours, après avoir reçu le Comité pour la mémoire de l’esclavage, présidé par l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé. C’est ce Comité qui avait préconisé, dans un rapport rendu public en avril 2005, la date du 10 mai qui correspond à l’adoption définitive, en 2001, de la loi Taubira reconnaissant la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité.

Le 10 mai ne se substitue pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d’outre-mer : le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane, le 22 mai en Martinique, le 20 décembre à la Réunion et le 27 avril à Mayotte.

« Je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage. Ce sera, comme le propose votre rapport, au terme d’un travail très approfondi, le 10 mai, date anniversaire de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture, de la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Aucune date ne saurait concilier tous les points de vue. Mais ce qui compte, c’est que cette journée existe », avait insisté M Chirac pour couper court aux polémiques.

Dans son discours, Jacques Chirac affirmait que « dans l’histoire de l’humanité, l’esclavage est une blessure », « une tragédie dont tous les continents ont été meurtris », « une abomination perpétrée, pendant plusieurs siècles, par les Européens à travers un inqualifiable commerce entre l’Afrique, les Amériques et les îles de l’Océan Indien ». Il précisait que « l’esclavage a nourri le racisme ». « Le racisme, d’où qu’il vienne, est un crime du cœur et de l’esprit. Il abaisse, il salit, il détruit. Le racisme, c’est l’une des raisons pour lesquelles la mémoire de l’esclavage est une plaie encore vive pour certains de nos concitoyens. »

Le Président Chirac souhaitait qu’« au-delà de l’abolition, c’est aujourd’hui l’ensemble de la mémoire de l’esclavage, longtemps refoulée, qui doit entrer dans notre histoire : une mémoire qui doit être véritablement partagée ».

Aujourd’hui, en ce onzième anniversaire, François Hollande a rendu un hommage à Jacques Chirac, qui a été le premier à présider ces cérémonies du 10 mai, mais aussi salué Christiane Taubira, à l’origine de la loi du 21 mai 2001 instituant cette journée. Pour son futur, François Hollande a ensuite donné des informations sur la future Fondation en mémoire de l’esclavage qui se finalisé en 2018. « Son siège sera à l’hôtel de la Marine, là où Victor Schœlcher a signé le décret d’abolition de l’esclavage il y a 169 ans ».

Enfin, le président français qui va passer la main dans quelques jour à Emmanuel Macron lui a passé aussi un message : « La France incarne un idéal, un mode de vie, une culture », a-t-il dit en conclusion « Elle porte un message qui n’est pas différent des autres mais qui a été porté peut-être plus tôt qu’ailleurs et avec des mots que nous avons inventés : les droits de l’homme, l’égalité », encourageant son successeur à porter « le projet de la République » et le « message de la France » durant son mandat :

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