Des travailleurs discriminés en raison de leur origine? Ils sont près de 500 cheminots, tous âgés de plus de 60 ans à porter plainte contre leur employeur, la SNCF. Ces travailleurs d’origine marocaine ont récemment déposé un dossier auprès des prud’hommes pour inégalité de traitements des conditions de travail entre eux et leurs confrères d‘origine française.
Les indigènes de la SNCF sont les quelques 500 cheminots recrutés par la SNCF au Maroc, il y a plus de quarante ans et qui portent plainte aujourd’hui contre leur employeur pour discrimination. C’était durant les trente glorieuses. La France avait besoin de travailleurs. Pour cela, l’office de chemins de fer français a demandé à son homologue marocain de lui fournir un peu de mains d’œuvre.
Les conditions de travail entre les deux groupes de travailleurs devaient être identiques. Pourtant, une clause de nationalité, incluse dans le statut de « cadre permanent » des cheminots permet aux travailleurs d’origine française de prendre leur retraite à 55 ans et de jouir d’un certain nombre de droits que ne peuvent se réclamer les travailleurs étrangers, rappelle France-Soir.
Les travailleurs d’origine marocaine n’auraient pas bénéficié des mêmes conditions de traitements que leurs homologues Français. «Jusqu’au début des années 80, nous n’avions même pas accès aux médecins de l’entreprise, ni le droit de passer des examens en interne afin de progresser dans la hiérarchie », raconte Mohamed Lainouni, l’un des plaignants.
Ils devaient effectuer des travaux techniques pour le compte de la SNCF. Accrocher, décrocher et trier les wagons à mains nues et à l’air libre. Aujourd’hui encore, quelques uns d’entres eux effectuent le même travail en dépit de leur âge. Les travailleurs d’origine marocaine n’auraient connu aucune trajectoire professionnelle ascendante, à la différence de leurs collègues. Les salaires qui leur étaient destinés étaient aussi nettement plus bas que la moyenne des salaires des travailleurs de leur catégorie professionnelle.
A l’âge de la retraite, ces travailleurs ont pris conscience des écarts de traitements entre eux et leurs collègues de travail. Leur pension de retraite reste également largement inférieur à ceux de leurs confrères de travail, autour de 1000 euros net par mois.
Aujourd’hui naturalisés français, ils revendiquent les même droits à la retraite que leurs collègues de travail. Léopold Mendès, leur avocat réclame entre 300 000et 400 000 euros chacun de dommages et intérêts.