Le 5 août 2018, Djamel Beghal, 52 ans, que beaucoup considèrent comme le mentor d’Amedy Coulibaly, l’auteur de l’attaque de l’hyper casher, et celui des frères Kouachi, qui ont perpétré l’attentat contre Charlie Hebdo, sera libéré de prison. La France veut expulser Djamel Beghal vers l’Algérie le jour où il quittera la prison de Vezin, à Rennes en Bretagne.
Djamel Beghal a été condamné en 2013 pour un projet d’évasion du terroriste Smaïn Aït Ali Belkacem mais il n’est pas inquiété, à ce jour, pour les attentats contre Charlie Hebdo et l’l’Hyper Cacher. Djamel Beghal a un passeport algérien, mais ses avocats insistent sur le fait que sa vie serait en danger s’il retournait au pays où il était né. Jusqu’à présent, le gouvernement algérien n’a pas répondu aux demandes du gouvernement français. Le 13 juin, la ministre de la Justice française, Nicole Belloubet a déclaré dans une interview : « Il n’est pas encore assuré que [le gouvernement algérien] accueille Beghal, qui n’est plus un citoyen français. » En cas de refus de l’Algérie, Djamel Beghal serait placé en résidence surveillée.
Les avocats des victimes s’insurgent d’un éventuel transfert de Beghal « Pour l’instant, on a mis en détention ceux qui ont acheté certaines armes, mais ceux qui ont donné les idées, ceux qui ont endoctriné les frères Kouachi ?« , interroge Me Axel Metzker. « Encore une fois, Beghal a travaillé avec Al-Qaïda, ceux qui ont provoqué le World Trade Center en 2001. Comment on peut oublier tout ça ? »
Djamel Beghal n’est pas un cas isolé. D’ici la fin de l’année 2019, a annoncé le ministre de la Justice, la France est prête à libérer 50 terroristes islamistes et 450 prisonniers radicalisés de leurs cellules. « 450 prisonniers radicalisés seront libérés d’ici 2019, plus 50 terroristes islamistes », a-t-elle déclaré à la chaîne d’information BFMTV. « Il y aura 20 terroristes islamiques qui quitteront la prison cette année et 30 autres terroristes islamiques l’an prochain, 450 prisonniers radicalisés sortiront de prison d’ici à 2019. Parmi eux, nous trouvons de simples criminels qui ont été radicalisés pendant leur incarcération […] Bien sûr, je crois que tout est mis en œuvre pour protéger nos concitoyens, nous sommes vraiment déterminés à suivre ces gens, la création d’un bureau national pour centraliser l’information sur les plus dangereux est une réponse efficace. »
Pour autant, la surveillance n’est pas gage de réussite, le djihadiste âgé de 19 ans, qui a tranché la gorge d’un prêtre, le père Jacques Hamel, à Saint-Étienne-du-Rouvray, était surveillé à l’aide d’un bracelet électronique à la cheville, ce qui ne l’a pas empêché de perpétré son forfait.