Le président ivoirien, Alassane Ouattara, rencontre ce jeudi à Paris son homologue français, Nicolas Sarkozy. Au programme : réconciliation et signature d’un nouvel accord de défense. Alassane Ouattara sera de retour en Afrique samedi, pour le sommet annuel de l’Union Africaine.
Arrivé mercredi à Paris, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, est venu « remercier le président Sarkozy et son gouvernement pour l’intervention menée en avril » (ndlr, en 2011). Dans un entretien accordé au journal Le Monde, il explique que « sans elle, il y aurait eu en Côte d’Ivoire un génocide pire qu’au Rwanda ». Une rencontre entre les deux chefs d’Etat est prévue ce jeudi à 17h00, au Palais de l’Elysée, durant laquelle un nouvel accord de défense et de sécurité doit être signé. Une action qui déterminera le statut des troupes françaises déployées en Côte d’Ivoire. Durant les moments forts de la crise, la force Licorne comptait 2 000 soldats. Aujourd’hui elle n’en compte que 450, au grand regret d’Alassane Ouattara : « La France doit rester dans notre pays plus longtemps et de manière plus substantielle ».
Vitrine de la politique française en Afrique, la Côte d’Ivoire pourrait, à terme, ne compter que 250 à 300 soldats dans l’unique but d’ assurer la formation des nouvelles forces de sécurité ivoiriennes. La France essaie-t-elle de se débarrasser du rôle de « gendarme de l’Afrique » qui lui a été si souvent reproché ? C’est ce qu’a fait comprendre le gouvernement français. Pourtant, même si « la situation est meilleure qu’il y a quelques mois », l’Elysée a estimé qu’elle le serait encore plus si certaines personnes étaient mises à l’écart, faisant allusion à certains hauts gradés de l’armée.
L’ « ami » de Sarkozy a succédé en avril 2011 à Gbagbo à la tête de la Côte d’Ivoire. Les combats menés entre les partisans de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont fait près de 3 000 morts. Une crise post-électorale due au refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival après qu’il ait remporté l’élection présidentielle de 2010. A cet effet, Laurent Gbagbo a été écroué à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. La venue d’Alassane Ouattara est l’occasion pour Paris de lui réaffirmer son soutien. Qu’en sera-t-il des grandes lignes du nouvel accord de défense ?
La visite du président ivoirien se poursuivra vendredi par une rencontre avec des chefs d’entreprises français et ivoiriens. Alassane Ouattara s’envolera vers l’Afrique samedi pour Addis Abeba à l’occasion du sommet annuel de l’Union Africaine.