Quinze pays africains membres de la zone franc célèbrent ce vendredi 5 octobre les 40 ans de coopération monétaire avec la France. L’occasion pour le président ivoirien, Alassane Ouattara, d’inaugurer un colloque dédié à cet évènement. Même si la coopération monétaire entre la France et les pays du CFA a stabilisé la zone monétaire, nombreux sont ceux qui critiquent ce dispositif qui nuirait à la compétitivité de l’exportation.
Les 40 ans de coopération monétaire entre la France et les pays du franc CFA célébrés à Paris. Alassane Ouattara, le président ivoirien, inaugure à cet effet un colloque dédié. La coopération monétaire entre la France et les quinze pays africains membres de la zone franc a permis de stabiliser la zone monétaire, même si les critiques ne manquent pas pour fustiger un dispositif qui nuit à la compétitivité de l’exportation.
En novembre 1972, les premiers accords de coopération monétaire sont signés par la France et certains pays de la zone franc CFA. « Un an plus tard, Paris signe avec les Etats de l’Union monétaire ouest-africaine. La Mauritanie décide de faire cavalier seul. Au total, la zone franc regroupe aujourd’hui 15 pays puisqu’à ces pays africains, il faut ajouter les Comores », rappelle RFI.
Les modalités du dispositif
La coopération monétaire entre la France et ces quinze pays sont simples. Il s’agit, d’une part, de stabiliser le taux de change de devises entre le franc, maintenant l’euro. La Banque de France doit, d’autre part, garantir une convertibilité illimitée du franc CFA. Ces deux règles majeures permettent aux pays de la zone monétaire de faire des achats à l’étranger.
Ces droits engendrent des devoirs. Pour y bénéficier, les quinze pays de la zone franc doivent en contrepartie « déposer sur les comptes du Trésor français la moitié de leurs réserves de change », souligne RFI.
Cette coopération monétaire, qui dure depuis 40 ans, fait les affaires de la France et des pays africains concernés. Mais tout le monde ne le voit pas d’un bon œil. Pour Demba Moussa Dembelé, par exemple, « ces mêmes banques suivent à l’aveuglette la politique monétaire de la Banque centrale européenne, la BCE, c’est à dire la lutte contre l’inflation, condamnant nos pays à la stagnation… le Ghana, le Nigeria, attirent beaucoup plus de capitaux que les pays membres de la zone franc, etc.», dénonce l’économiste, chercheur et directeur du Forum africain des alternatives, interrogé par RFI.
Ces critiques n’empêcheront pas la France et les quinze pays africains membres de la zone franc de célébrer ce vendredi 5 octobre à Paris les 40 ans de coopération monétaire.