France-Algérie : une nouvelle page ?


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Le président français, François Hollande s’est montré partisan du redémarrage des relations bilatérales sur des bases solides en se disant « partant pour un partenariat d’égal à égal avec l’Algérie », lors de sa visite officielle de deux jours en Algérie.

(De notre correspondant)

Le chef d’Etat français, François Hollande n’est pas reparti bredouille de sa très attendue visite algérienne. Il l’a achevée sur de bonnes notes en permettant aux deux peuples, français et algériens, de se rapprocher les uns des autres. « La circulation des personnes doit être facilitée dans le respect de nos législations respectives et de nos engagements internationaux », comme il l’a déclaré dans les colonnes du quotidien El Watan, en dit long sur la volonté de l’occupant de l’Elysée de réécrire une nouvelle page basée sur des bons fondements. Cette visite, la première depuis son élection en mai dernier, intervient à un moment « fortement symbolique ». Sa coïncidence avec la célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie lui a donné un cachet particulier, bien que les Français refusent de s’excuser, assumant pleinement un passé qui fait, maintenant, partie de l’histoire douloureuse ».

Scellée par la signature d’« une déclaration d’amitié et un document-cadre de partenariat », une façon de bâtir les relations algéro-françaises sur de bases solides, cette visite a permis d’œuvrer pour un « partenariat d’exception ». Des contrats d’armement entre les deux pays ont pu, aussi, en ressortir, tout comme la volonté de créer un réseau d’Instituts universitaires de technologie sur le modèle français.

Sur le plan économique, l’hôte de l’Algérie n’a pas manqué de confirmer, la signature d’un accord entre l’Algérie et le groupe Renault pour la création d’une société commune qui sera chargée de la construction d’une usine de voitures du groupe à Oran. « Des annonces très fortes seront faites, dont la décision de Renault d’ouvrir une usine pour construire des automobiles », a laissé entendre François Hollande lors d’un point de presse. Ce projet témoignant « de la volonté de coproduction entre l’Algérie et la France, assurera la création des postes d’emploi et une embellie financière à l’Algérie. La signature d’un pacte d’actionnaires entre l’Algérie et le groupe Renault, tracera les premiers jalons d’un rapprochement entre les deux pays voisins.

Sur le plan international, cette visite a permis aux deux pays de coordonner leurs efforts et converger leur vision sur la question malienne. « La France et l’Algérie sont deux grands pays, des acteurs essentiels dans la région et qui comptent dans le monde ». Pour la repentance qu’attendaient beaucoup d’Algériens pour clore définitivement une page maculée de méfaits coloniaux, le locataire de l’Elysée s’est montré partisan du principe de « tourner une page » en pouvant « …en écrire tellement d’autres ». Une façon de ne pas s’enchevêtrer dans la question des mémoires.

La France, avec ses 450 entreprises, reste le premier investisseur étranger en Algérie. Cette position sera renforcée par le rapprochement des deux peuples par la facilitation de leur mouvement. Près de 200 000 Algériens reçoivent chaque année un visa, une moyenne qui reste insuffisante selon certains observateurs qui mettent en avant la nature des liens existant entre les deux peuples. L’on compte dans l’Hexagone pas moins de 3 millions de Français d’origine algérienne. Leurs parents établis dans l’autre rive attendaient beaucoup de cette visite de Hollande qui reste également ambitieux quant au tournant positif que prendront les relations entre les deux parties, appelées à s’orienter vers l’avenir qui peut s’avérer meilleur.

« L’Histoire devrait servir à bâtir l’avenir et non pas à l’empêcher ». Cette expression argumentative de François Hollande témoigne de la volonté de son pays d’ »entrer dans une nouvelle ère ». Devant les membres des deux chambres du Parlement algérien, le président français n’a pas feint de cacher que le système colonial infligé aux Algériens durant 132 ans de colonisation était « brutal, destructeur et profondément injuste ». Sa visite algérienne s’est poursuivie à Tlemcen, où il a été accueilli par le président Bouteflika à l’aéroport « Messali El Hadj » de Zenata, avant de prononcer un discours à l’université de la ville devant des milliers d’étudiants favorables à sa thèse.

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