La comédienne Nadia Bousnoune travaille sur le projet de faire rejouer le match France-Algérie, mais en version théâtrale dans un décorum sportif.
La rencontre mettra aux prises des comédiens français et algériens. Ils devront rivaliser dans l’art de la réplique sur le mode de l’improvisation. « Nous avons été nombreux, Français et Algériens, à avoir souffert des images du match de football France-Algérie. C’est cette image négative que nous aimerions contribuer à effacer », explique l’actrice. Elle indique, par ailleurs, que « le match d’improvisation, c’est aussi l’opportunité, en faisant jouer ensemble Français et Algériens, de montrer que nos différences, lorsqu’elles se rejoignent au lieu de s’affronter, sont une réelle force ; c’est une des contributions possibles de l’art théâtral au service de la démocratie et de l’amitié entre les peuples ».
Match d’improvisation
Le concept des matchs d’improvisation, né au Québec, s’est développé dans de nombreuses villes françaises. Pendant sept ans, Nadia Bousnoune a fait partie de la Ligue d’improvisation nantaise avant de faire partie de la compagnie Théâtre Puzzle, toujours à Nantes. C’est d’ailleurs cette troupe qui sera l’organisatrice du match France-Algérie avec pour mandataire en Algérie la compagnie Masrah Tedj de Bordj Bou Arréridj.
Mais avant d’arriver au match proprement dit, l’équipe algérienne bénéficiera de trois stages de 100 heures chacun. C’est un minimum, car « improviser ne s’improvise pas ». Il s’agira de faire acquérir aux stagiaires des techniques précises, des règles, des méthodes et une manière d’appréhender le jeu théâtral.
A cet égard, il y a lieu de savoir que les deux créateurs du jeu, deux comédiens canadiens écoeurés de voir les salles de théâtre vides contrairement aux stades de hockey sur glace, l’ont calqué sur les règles de ce sport. Il se déroule d’ailleurs sur une patinoire sans glace. Les deux équipes sont formées chacune de six joueurs (trois femmes et trois hommes). Le match commence par un cérémonial suivi de 5 minutes d’échauffement au bout desquelles les joueurs repartent en coulisses. Un musicien « chauffe » la salle entre-temps. L’arbitre et ses assistants entrent, annoncés par le maître de cérémonie qui fait ensuite de même pour les joueurs qu’il appelle nommément. L’hymne de chaque équipe, un hymne inventé, est chanté avec solennité.
L’arbitre annonce un thème sur lequel les éléments des deux équipes seront appelés à jouer ensemble où interviendront chacun séparément. Dans un cas comme dans l’autre, elles seront tenues de jouer à la manière de Molière, Tchekhov, du dessin animé, etc. Après l’énoncé du thème, le coach, qui est un peu le metteur en scène de son équipe, dispose avec elle de 20 secondes de réflexion. A la fin de l’improvisation, l’arbitre demande aux spectateurs de voter pour l’équipe qu’ils préfèrent.
M Kali