France – Algérie : « Pas de dossiers qui fâchent »


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Drapeau de l'Algérie
Drapeau de l'Algérie

Les relations entre Paris et Alger se réchauffent. C’est le bilan de la visite officielle d’Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères, qui s’est achevée ce jeudi.

Embellie dans le ciel franco-algérien. « Il n’y a plus de difficultés dans les relations entre la France et l’Algérie », a déclaré ce jeudi Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères à l’issue de sa rencontre avec le président algérien et au terme d’une visite officielle de 48h. Le conflit libyen était pourtant l’une des principales questions abordées par Alain Juppé et son homologue algérien Mourad Medelci. Le ministre français a d’ailleurs qualifié d’ «infondées» les accusations du Conseil national de transition libyen (CNT) à l’encontre de l’Algérie, selon lesquelles elle aurait envoyé des mercenaires en Libye pour soutenir le régime de Mouammar Kadhafi.

La France, qui a reconnu le CNT, souhaite que l’Algérie adopte la même position. L’Algérie a été très critique à l’encontre de l’intervention militaire de l’OTAN en Libye, dont la France a été le chef d’orchestre. Les autorités algériennes ont pourtant voté la résolution 1973 du Conseil de sécurité autorisant l’emploi de la force pour protéger les populations civiles.

« Ne pas ressasser indéfiniment le passé colonial »

La situation en Libye a des répercussions dans la région du Sahel où opère Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), qui a procédé à l’enlèvement de nombreux Occidentaux, dont quatre Français à la mi-septembre que Paris tente toujours de libérer. Alger, qui condamne tout versement de rançon, craint la menace d’un renforcement des capacités de l’organisation. La sécurité dans le sahel et le souhait de Nicolas Sarkozy d’organiser une conférence de paix israélo-palestinienne, selon un membre de la délégation française, ont été également mis sur la table.

Hormis les questions internationales, l’économie a également été un thème central, au cours de cette visite. Un accord sur douze grands dossiers en suspend a été trouvé. Selon lui, il s’agit de « relations mutuellement avantageuses ». Il a évoqué l’accord sur le nucléaire civil passé entre la France et l’Algérie et la mise sur pied d’un groupe de travail pour le concrétiser. Ces propos interviennent quelques semaines après la tenue fin mai du forum économique organisé par l’envoyé spécial de Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin, et son interlocuteur algérien Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de l’Investissement. Près de 600 entreprises y ont participé pour relancer les partenariats commerciaux entre les deux pays.

« Pas de dossiers qui fâchent », selon Alain Juppé, mais la question de la guerre d’Algérie et les responsabilités de l’ancienne puissance coloniale demeurent le point d’achoppement des relations franco-algériennes. En Algérie, le ministre des Affaires étrangères a appelé à ne « pas ressasser indéfiniment le passé colonial mais à se concentrer pour voir ce que la France et l’Algérie peuvent faire dans un monde en plein changement dans leur intérêt mutuel ». Il a évoqué notamment la mise en place d’un groupe de travail bilatéral qui va traiter la question litigieuse des archives de la période coloniale. Tout comme celui qui a été mis pour enquêter sur la contamination nucléaire dans le Sud de l’Algérie, un autre point sensible des relations franco-algériennes.

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