Le 11e Salon du diabète se tiendra du 16 au 18 novembre à Paris. Plusieurs conférences seront consacrées à des thématiques touchant directement le continent africain. En prélude à l’évènement et à la veille de la Journée internationale du diabète qui est célèbrée le 14 novembre, Afrik fait un bref tour d’horizon de la maladie chez les Africains.
L’Association française des diabétiques organise, du 16 au 18 novembre à Paris, le 11e Salon du diabète. Pendant trois jours, les participants assisteront à des conférences, ateliers, débats ou expositions sur cette maladie, qui se caractérise pour un fort taux de sucre dans le sang. Certains ateliers seront consacrés à l’Afrique ou la concerneront directement, comme « le diabète et le Maghreb », « le diabète et le ramadan » et le « diabète africain : de Paris à Yaoundé ».
L’Afrique vivier des diabétiques de type 1B
« En Afrique, le type de diabète le plus répandu est le diabète de type 1B, dit « diabète africain ». Il s’agit d’un diabète atypique que l’on rencontre surtout chez les personnes d’origine sub-saharienne. On ne sait pas pourquoi d’ailleurs », indique le Pr Jean-François Gautier, diabétologue à l’hôpital Saint-Louis. Cette forme de la maladie, qui ressemble au départ au diabète de type 1 (insulino-dépendant) et évolue ensuite vers un diabète de type 2 (appelé diabète d’âge mûr, parce qu’il se déclenche chez l’adulte), se traduit notamment par une hyperglycémie très forte, une perte de poids importante, le besoin de boire la nuit et d’uriner.
« Dans 50% à 70% des cas, les patients se mettent en rémission et cela peut durer dix ans. Il peut aussi y avoir des rechutes que l’on peut contrôler avec l’insuline. », commente le Pr Jean-François Gautier. Pour ce qui est de l’Afrique du Nord, le diabète y est caractérisé par des neuropathies, une donne qui ne ressort pas chez les autres communautés. On constate aussi de nombreuses lésions du pied.
Le nombre d’Africains diabétiques doublera d’ici 2025
Selon le Pr Jean-François Gautier, le continent africain doit faire de la prise en charge du diabète une priorité de santé publique au même titre que le sida, la tuberculose et le paludisme. L’Organisation mondiale de la santé, qui célèbre le 14 novembre la Journée mondiale du diabète en partenariat avec la Fédération internationale du diabète (FID), prévoit en effet une explosion du nombre de cas dans les prochaines années. Elle estime que le nombre de malades passera de 7,1 millions en 2003 à 15 millions en 2025. Or, le continent n’a pas les armes pour affronter le diabète. « L’Afrique a toujours été confrontée à des problèmes épidémiologiques mais, depuis ces dernières années, le nombre de cas de maladies cardiovasculaires liées au diabète l’emportent », souligne le Pr Jean-François Gautier, qui animera l’atelier sur le « diabète africain » ce vendredi. Or les personnels de santé spécialisés sont peu nombreux et la formation n’est pas toujours suffisamment approfondie.
En France, les populations immigrées africaines ont une prévalence plus élevée que les autres. Un facteur lié au changement radical de leur mode de vie. Leur alimentation s’enrichit et elles ne fournissent plus les mêmes efforts physiques que lorsqu’elles devaient travailler au champ ou parcourir des kilomètres pour effectuer leurs tâches quotidiennes. Le phénomène s’observe aussi lorsque les habitants des zones rurales africaines s’installent en ville. En Afrique ou en France, le résultat reste le même : le nombre de personnes obèses et en surpoids augmente, favorisant le développement du diabète. Le stress serait également un paramètre aggravant. Pour mieux prendre en charge les immigrés africains, les personnels de santé de l’Hexagone ont adapté leurs programmes aux spécificités alimentaires de leurs patients.
11e Salon du diabète du 16 au 18 novembre
327, rue de Charenton
75012 Paris
Entrée gratuite
Renseignements :
Association française des diabétiques : 01 40 09 24 25
Visiter le site de l’Association française des diabétiques