Le procès de deux policiers français impliqués dans le drame de Clichy-sous-Bois, une banlieue du nord de la capitale française Paris, s’est ouvert ce lundi à Rennes, près de 10 ans après les faits. Il sont poursuivis pour « non-assistance à personne en danger » après le mort de Bouna Traoré 15 ans et Zyed Benna 17 ans dans un site EDF en 2005 alors qu’ils fuyaient les forces de l’ordre pour échapper à un contrôle de police.
Les deux policiers français impliqués dans le drame de Clichy-sous-Bois en 2005 sont jugés à partir de ce lundi à Rennes. Le 27 octobre 2005, l’intervention d’un véhicule de police sur un chantier de Seine-Saint-Denis, en banlieue nord de la capitale française, Paris, provoque la fuite d’un groupe de dix mineurs. Muhittin Altun, Bouna Traoré et Zyed Benna tentent d’échapper aux forces de l’ordre en se réfugiant dans un site EDF, entreprise française d’électricité. Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, meurent électrocutés tandis que Muhittin Altun s’en sort grièvement blessé. S’en suit, trois semaines d’émeutes dans les banlieues françaises de jeunes reprochant aux policiers leurs attitudes lors de cette intervention.
Craintes de débordement
Près de 10 ans après les faits, la mort de ces deux adolescents va être jugée à Rennes. Après l’ouverture d’une information judiciaire en 2005 et plusieurs procédures pour établir la nécessité du jugement des deux policiers, la chambre criminelle de la Cour de cassation demande en 2012 à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes de réexaminer le dossier. Elle décide finalement de renvoyer les deux fonctionnaires devant le tribunal correctionnel pour le chef d’accusation de non-assistance à personne en danger.
L’avocat des policiers défend l’innocence de ses clients qui selon lui ne pouvaient savoir que ces jeunes étaient allaient se réfugier dans le site EDF tandis que la défense des deux défunts accusent les forces de l’ordre qui auraient pu éviter ce drame en leur portant secours.
Le procès se tient à Rennes, dans l’ouest français, en raison des craintes de débordement autour du jugement. Depuis plusieurs jours, des inscriptions sur les murs de la ville accusent les deux policiers de meurtre. Une manifestation a été organisée ce lundi dans la ville contre les violences policières.