Franc CFA en Afrique centrale : éviter et comprendre la dévaluation


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La dévaluation est un concept clé en économie, particulièrement lorsqu’on évoque les politiques monétaires. Par définition, la dévaluation est une diminution officielle et volontaire du taux de change d’une monnaie par rapport à une autre ou à un panier de monnaies. En d’autres termes, c’est une décision prise par les autorités monétaires d’un pays (généralement la banque centrale) pour rendre sa monnaie moins chère par rapport aux autres.

D’après l’économiste américain Paul Krugman:« La dévaluation est un peu comme un médicament : elle peut être efficace pour soigner certains maux, mais elle peut aussi avoir des effets secondaires indésirables. »

C’est un outil de politique économique puissant, mais qui doit être utilisé avec prudence. Son efficacité dépend de nombreux facteurs, notamment de la structure de l’économie, de la politique monétaire et de la situation internationale.

Les raisons d’une dévaluation

Les raisons qui poussent un pays à dévaluer sa monnaie sont multiples:

  • Stimuler les exportations.
  • Lutter contre la déflation.
  • Restaurer la compétitivité.

Les facteurs de stabilité du franc CFA

La stabilité d’une monnaie comme le franc CFA est cruciale pour les économies africaines. Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • Une politique monétaire rigoureuse visant à maintenir une inflation basse et stable est essentiel. Les banques centrales (la Banque des États de l’Afrique Centrale par exemple) doivent ajuster leurs taux d’intérêt en conséquence. D’après l’économiste-monétariste américain Milton Friedman: « La stabilité des prix est la condition première pour une croissance durable. »
  • Une inflation basse et stable est essentielle. Les banques centrales, comme la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), doivent ajuster leurs taux d’intérêt en conséquence.

D’après l’économiste Milton Friedman : « La stabilité des prix est la condition première pour une croissance durable. »

Les pays membres de la BEAC sont: République du Cameroun, République Centrafricaine, République du Congo, République du Gabon, République de Guinée équatoriale, République du Tchad.

Des réserves de change suffisantes: Ces réserves servent de tampon en cas de choc externe. Plus elles sont importantes, plus le franc CFA est solide. D’après Paul Krugman : « Les réserves de change sont le bouclier d’une économie contre les chocs externes. »

Une croissance économique soutenue: Une économie en croissance attire les investissements étrangers et renforce la confiance dans la monnaie.

Une bonne gouvernance: Une gestion saine des finances publiques et une lutte efficace contre la corruption sont indispensables.

Le cas spécifique du franc CFA

Le franc CFA est lié à l’euro. Cette parité fixe offre une certaine stabilité mais limite la flexibilité en cas de choc économique. Pour éviter une dévaluation, il faudrait :

  • Renforcer la coopération régionale : Une intégration économique accrue pourrait renforcer la zone franc. Les pays d’Afrique centrale doivent traduire cette coopération en actions concrètes pour améliorer le quotidien des populations.
  • Diversifier les partenaires commerciaux: Réduire la dépendance à un seul partenaire, comme la France, permettrait de mieux absorber les chocs externes.
  • Développer les marchés financiers locaux: Encourager l’épargne et renforcer le financement local de l’économie réduiraient la dépendance aux financements extérieurs.

Conséquences d’une dévaluation du franc CFA en Afrique centrale

Une dévaluation du franc CFA peut entraîner des effets à la fois positifs et négatifs :

  • Effets positifs potentiels

Relance des exportations: En rendant les produits locaux moins chers à l’étranger, la dévaluation peut stimuler les exportations et améliorer la balance commerciale.

  • D’après l’économiste Jean-Paul Azam :« La dévaluation, si elle est bien gérée, peut stimuler les exportations et favoriser la croissance économique. Mais elle peut aussi générer de l’inflation et augmenter la charge de la dette. »

Développement de l’industrie locale: La dévaluation peut protéger les industries locales de la concurrence étrangère.

Création d’emplois: La hausse des exportations et le développement industriel peuvent générer de nouveaux emplois.

  • Effets négatifs potentiels

Inflation: La dévaluation peut entraîner une hausse des prix des importations, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des ménages.

Augmentation du coût de la dette: Une dette publique libellée en devises étrangères devient plus coûteuse en monnaie locale après une dévaluation.

Instabilité financière: Une dévaluation peut provoquer des sorties de capitaux et déstabiliser le système financier.

D’après le CEPII (Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales) : « Les effets d’une dévaluation sur la compétitivité ne sont pas automatiques et dépendent de nombreux facteurs, notamment de la structure de l’économie et de la réaction des partenaires commerciaux. »

En résumé

Éviter une dévaluation du franc CFA en Afrique centrale nécessite une approche globale combinant politique monétaire rigoureuse, renforcement des institutions et ouverture économique. La stabilité de la monnaie est un bien précieux pour le développement régional.

Les conséquences d’une dévaluation sont complexes et varient selon les pays et le contexte. Une analyse approfondie de la situation économique de chaque pays membre de la BEAC est nécessaire pour prendre des décisions éclairées.

Par : Sedar Fred Pougaza: Experienced Economist, Financial Economist, University Professor, Researcher, Analyst, Statistician, Writer, Administrator, Coordinator, and Educational Technology Leader. https://www.linkedin.com/in/sedarpougaza/

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