La 7ème édition du Forum social africain, qui réunit la société civile des quatre coins du continent, a ouvert ses portes le 15 octobre à Dakar, jusqu’au 19. L’objectif mettre sur la table les différents fléaux de l’Afrique tels que que l’accaparement des terre, la concurrence déloyale, la violence contre les femmes, la dette des Etats africains, les effets néfastes du Franc CFA … Tant de défis qui se présentent au continent, dont les mouvements sociaux africains discuteront tout au long du Forum et proposeront des solutions.
Au Forum, à Dakar
C’est à Dakar que les activistes qui œuvrent pour le développement de l’Afrique se sont donnés rendez-vous. Réunis de nouveau autour de cette 7ème édition du Forum social africain, qui s’est ouvert jeudi, et fermera ses portes le 19 octobre. Selon l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé, membre du comité d’organisation, dont fait aussi parti l’intellectuelle malienne Aminata Traoré, « l’objectif de l’évènement est de permettre aux mouvements sociaux africains de discuter des défis qui se posent au continent, dont l’accaparement des ressources entrainés par des interventions extérieures, qui constitue une nouvelles forme de domination ». Ainsi que les violences faites aux femmes, les dettes des Etats africains, les effets néfastes du Franc CFA, le chômage de masse qui ne permet pas aux jeunes d’avoir des perspectives d’emploi, les guerres et conflits qui minent le continent…
« Une autre Afrique est possible ! »
C’est donc une Afrique libre que défendent tous les participants au Forum, dont la première édition s’est tenue en 2002 à Bamako. Il est inspiré du premier Forum Social Mondial qui a eu lieu à Porto Alegre, au Brésil du 25 au 30 janvier 2001. La société civile mondiale a montré, dans la capitale du Rio Grande do Sul, qu’elle constitue une force sociale et politique majeure, vigilante, capable de s’organiser et de parler d’une seule et même voix, en dépit de sa diversité, assurant qu’un « autre monde est possible ». Mais sur les 14 000 participants au Forum Social Mondial, l’Afrique, bien que heurtée de plein fouet par les réformes néo-libérales, n’était représentée que par une cinquantaine de personnes.
Les mouvements sociaux africains décident alors à leur tour de créer un espace d’échange réunissant la société civile africaine pour discuter des défis du continent. D’où la naissance au Forum social africain, sous le mot d’ordre : « Une Autre Afrique est Possible ». Plusieurs éditions du Forum Social Africain voient le jour pour enrichir et renforcer le mouvement social africain. Et plusieurs milliers d’organisations africaines ont pris part à la dynamique à travers plus d’une vingtaine de Forums nationaux, sous régionaux et thématiques.
«L’Afrique doit être souveraine sur toutes ses ressources»
« L’Afrique doit être souveraine sur toutes ses ressources ». Tel est le combat que mènent les mouvements sociaux participants au Forum social africain. D’autant que « les plans économiques proposés par la Banque mondiale ou encore le Fond monétaire international n’ont jamais été dans l’intérêt du continent mais plutôt des pays développés », explique l’économiste Demba Moussa Dembélé, à la tête de l’organisation du Forum, à Dakar. « Malheureusement les dirigeants ne comprennent pas les enjeux et ne s’occupent que de leurs propres intérêts », note-t-il. D’après lui, « les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ont les conditions idéales pour développer une industrie mais cette ambition n’est toujours pas concrétisée ». Seulement, « aucun pays de la sous-région ne pourra envisager seul l’émergence, prédit-il. Pour que cet objectif soit atteint, ils doivent se serrer les coudes et coopérer ensemble ». Voilà qui pose une nouvelle fois la question de l’unité africaine, largement débattue à ce Forum.