Le Forum sur la paix et sécurité en Afrique s’est ouvert, ce lundi matin, à Dakar en présence du ministre français de la Défense Jean Yves Le Drian, du Premier ministre sénégalais Mohamed Dionne et de l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio. L’objectif, trouver des solutions aux multiples problèmes sécuritaires qui minent actuellement le continent.
à Dakar,
Comment relever les défis sécuritaires en Afrique, où les conflits et le terrorisme prolifèrent ? C’est l’une des questions mises sur la table au Forum sur la paix et la sécurité en Afrique, organisé par l’Elysée et l’Etat sénégalais, qui s’est ouvert, ce lundi matin, à Dakar. Plusieurs personnalités étaient au rendez-vous, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre du Sénégal, Mohamed Dionne, et l’ancien Président du Nigeria Obsanjo. La Chine, les Etats-Unis et même l’ONU ont tous envoyé leur représentant.
Face au terrorisme en Afrique, le Premier ministre sénégalais Mohamed Dionne a appelé à une mobilisation de tous sur le continent, car la situation sécuritaire en Afrique, en proie au terrorisme, demeure préoccupante. Selon lui, « depuis la fin de la guerre froide, une vingtaine de crises ont été localisées dans plusieurs pays africains ». De son côté, Jean-Yves Le Drian, a rappelé qu’il était important que l’Afrique puisse trouver les moyens d’assurer sa propre sécurité. « Ce Forum s’inscrit dans un double mouvement que la France s’est engagée à accompagner : celui du renforcement des capacités africaines et celui de l’appropriation par l’Afrique de ses propres enjeux de sécurité », a déclaré Jean-Yves Le Drian.
Le ministre français a notamment reconnu qu’aujourd’hui, les « premiers acteurs de la sécurité en Afrique, ce sont les Etats africains, les armées africaines et les organisations africaines. Dans toutes les crises africaines, c’est la voix de l’Union Africaine qui se fait entendre», soulignant que « dans toutes les opérations de maintien de la paix déployées en Afrique, je constate que ce sont les contingents africains qui fournissent l’essentiel des effectifs. Ce sont également les soldats africains qui ont payé ou qui payent un lourd tribut à la cause du maintien de la paix ». Il a également évoqué « les sacrifices consentis par la Mission de l’Union Africaine en Somalie, l’AMISOM. Je pense, plus récemment, aux pertes subies par les contingents tchadien, nigérien, sénégalais et burkinabé au Mali. Je profite de cette occasion pour leur rendre un hommage solennel et mérité ».
« La menace terroriste n’a pas de frontière »
Pour le ministre français, « le second défi de ce Forum, c’est de faire de la coopération la règle et non plus l’exception. L’enseignement que nous retirons des opérations Serval et Sangaris, mais aussi de nos engagements dans les missions onusiennes et européennes déployées en Afrique, est simple : une gestion strictement nationale des enjeux de sécurité est désormais une illusion ». Il a en effet rappelé que la « menace terroriste n’a pas de frontières. Elle se nourrit justement de leur absence, de leur porosité, et prospère grâce à la fragilité des espaces transfrontaliers ».
Le ministre français a donné en exemple la secte nigériane Boko Haram, qui a fait plus de 10 000 morts depuis 2009. Selon lui, « aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si Boko Haram est un problème national ou régional. Les attaques barbares qui ravagent le nord du Cameroun nous apportent hélas la réponse. La question urgente qui se pose est de savoir comment peuvent se mettre en place les éléments d’une réponse régionale, concertée, coordonnée, à cette menace sans précédent que représente le mouvement Boko Haram » .
« La solution au terrorisme doit être africaine »
Mais pour pouvoir faire face à la menace terroriste, « il faut des ressources financières », estime de son côté l’ancien Président du Nigeria Obasanjo, soulignant que les gouvernant doivent apprendre à anticiper les conflits, car « il vaut mieux prévenir que guérir ». Seulement, les problèmes sécuritaires en Afrique doivent être gérés avec des solutions africaines, selon le représentant de la Chine, Hong Jianhua, précisant que la Chine a promis de toujours contribuer à la paix en Afrique.
Amanda Dory, sous-secrétaire adjointe de la Défense, représentant Washington, a souligné que l’Afrique a évolué économiquement, politiquement. « D’ici les années à venir, près de 100 millions d’Africains vont rejoindre le marché mondial. Les Etats africains doivent par conséquent améliorer la gouvernance pour maintenir la paix », ajoutant toutefois « qu’une amélioration a été constatée, car près de 40 pays africains organisent de façon pacifique et régulièrement des élections ».