Dans le football, il y a toujours eu deux styles, deux écoles. On avait le style brésilien, technique, virevoltant, un football d’esthètes. Malheureusement, ces derniers temps, ce style est un peu tombé en désuétude au pays de la samba, au profit du résultat et au grand dam des amateurs du » Futbolarte « . Le style allemand était un véritable rouleau compresseur, une machine à vaincre. Si efficace que l’on en est arrivé à définir le football comme un sport se jouant avec un ballon et à la fin duquel les allemands gagnaient. Belle époque, révolue. Demandez donc à la Mannschaft qui se traîne au rythme de ses trentenaires. Mais ces dernières années voilà que sont sortis du lot ces diables d’Africains.
Avant on voyait dans les joueurs du continent des » physiques « , des athlètes qui ne savaient que courir et sauter. La virtuosité d’un Abedi Pelé, d’un Georges Weah, élu ballon d’or, a eu raison de ces préjugés. Les spécialistes du ballon rond ont dû se rendre a l’évidence et voir dans le joueur africain un technicien en puissance.
La présence de joueurs africains dans les meilleurs clubs européens est un signe révélateur de cette évolution. On ne pourra jamais dire si c’est parce qu’ils gagnent de plus en plus de titres internationaux qu’ils sont à cette place ou vice-versa. Aujourd’hui, force est de constater que les Camerounais, Nigérians et autres Ghanéens sont de plus en plus demandés par les grands clubs d’Europe. Chaque mercato est l’occasion de voir leur cote grimper de plus en plus haut.
Non seulement les joueurs africains sont souvent athlétiques, mais ils possèdent également une solide technique. Ce qu’ils ont appris en Europe sur la tactique et le mental, à force de côtoyer le gotha mondial, ne peut que les mener vers l’élite.
Une élite représentée par la France, championne du Monde et d’Europe en titre, que le Cameroun affrontait cet automne au Stade de France. Les Lions Indomptables, champions olympiques quelques jours auparavant, ont fait mieux que tenir la dragée haute aux tricolores en obtenant le match nul, un but partout. Avec une » bicyclette » d’anthologie de Patrick M’Boma pour l’égalisation camerounaise. La prochaine Coupe du monde pourrait réserver des surprises, avec peut-être un remake d’Italie 1990.