Flotte fantôme russe : le Gabon, complice involontaire ou simple victime ?


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Navire russe
Navire russe

Le Gabon se trouve au cœur d’une controverse internationale en raison de son implication dans la « flotte fantôme » russe, qui utilise des pavillons gabonais pour contourner les sanctions occidentales.

Depuis décembre 2023, le Gabon se retrouve sous les projecteurs pour son rôle dans la prolifération des navires russes battant le pavillon gabonais. Cette « flotte fantôme », comme elle est surnommée, permet à la Russie de contourner les sanctions imposées par les pays occidentaux sur ses exportations de pétrole. Pour échapper aux restrictions, Moscou recourt à des pavillons de complaisance, comme celui du Gabon, entraînant ainsi le plafonnement du prix du pétrole imposé par le G7 et l’Union européenne. Mais pourquoi le Gabon se retrouve-t-il impliqué dans ce système complexe ?

Le Gabon réagit

Face aux critiques, le ministre gabonais des Transports, de la Marine marchande et de la Mer, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma, a affirmé que le Gabon n’a jamais accordé directement de pavillon aux navires russes. Moudouma précise également que les navires enregistrés sous pavillon gabonais ne sont pas exclusivement sous sanctions internationales au moment de l’enregistrement. Toutefois, si un navire figure plus tard sur les listes de l’Office of Foreign Asset Control (OFAC) des États-Unis, le pavillon est retiré. Ainsi, selon le ministre, la gestion de ces immatriculations se fait sous une surveillance étroite, même si des manquements peuvent se produire dans le processus.

Les dessous d’un registre maritime sous-traité à Dubaï

Un point central de cette affaire réside dans la sous-traitance de l’attribution du pavillon gabonais. En effet, depuis 2018, cette responsabilité a été confiée à la société émiratie Intershipping Services, basée à Dubaï. Ce contrat a offert une certaine flexibilité dans la gestion du pavillon gabonais, attirant de nombreux armateurs. Cependant, cette flexibilité s’accompagne d’un nombre limité d’inspections, qui correspondent à des organismes comme le Paris Memorandum of Understanding (Paris MoU), qui regroupe 28 pays.

La pression internationale s’intensifie. Des diplomates, notamment français, rappellent le Gabon à ses responsabilités, craignant que le pays ne soit associé à des pratiques de contournement de sanctions. Dans un contexte où l’image internationale est cruciale, le Gabon envisage de rappeler la licence d’Intershipping et de réévaluer la gestion de son registre maritime.

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