C’est devenu une tradition au Sénégal, ou du moins dans la plupart des marchés de Dakar. A la veille de chaque fête, les prix des denrées flambent jusqu’au jour-J. Le constat est toujours alarment, puisqu’à quelques jours de la fête du Réveillon 2022 communément appelée Saint-Sylvestre, les prix de certains légumes montent en flèche, tels que l’oignon, la carotte, les poivrons vert, jaune et rouge… Pourtant les marchés sont bien approvisionnés, mais les revendeurs trouvent toujours les arguments pour justifier la hausse des prix. AFRIK.COM a fait un tour au marché Castors de Dakar, ce mercredi 29 décembre, en fin d’après-midi.
Les marchés de Dakar font partie des plus instables au monde. Les prix des denrées fluctuent tout le temps, en toute période et en tout lieu. Il arrive même que les prix entre deux étals qui sont côte-à-côte diffèrent. Et il faut avoir la patience de faire le tour des étals, pour espérer se ravitailler correctement en légumes, surtout en cette période de fête de fin d’année. Actuellement, le kilogramme de poivron vert est passé de 400 FCFA, il y a juste une dizaine de jours, à désormais 1 200 FCFA. Une hausse du simple au triple du fait que ce légume soit incontournable dans les préparatifs des repas du Réveillon dans un pays comme le Sénégal. Lesquels repas sont composés, particulièrement, de viande de mouton, de bœuf, de porc ou encore de volailles…
Les clients sont unanimes que les prix vont augmenter crescendo jusqu’au vendredi prochain, qui coïncide avec la nuit du 31 décembre 2021. Exténuée par les va-et-vient dans les différents coins et recoins du marché Castors, en train de marchander les prix des légumes dont elle aura besoin pour célébrer le Saint-Sylvester avec quelques proches, Madame Da Costa Emilie dénonce la cherté. « C’est vraiment dommage, c’est la même situation à la veille de chaque fête au Sénégal. Au marché, les revendeurs de légumes augmentent les prix à leur guise, sans contrôle aucun, et nous n’avons pas le choix. J’ai préféré venir plutôt, de peur que les prix ne grimpent davantage. Les problème et que lorsqu’on se plaint de la cherté, ils trouvent chaque fois un justificatif. Nous n’avons pas le choix, nous sommes obligés d’acheter », déplore-t-elle.
De l’avis des commerçants, cette situation est indépendante de leur volonté. Ils estiment que l’augmentation des prix commence depuis les producteurs, en passant par les fournisseurs et les revendeurs. Ces derniers, qui cherchent également leur bénéfice, tentent de fixer des prix raisonnables pour pouvoir s’en sortir. C’est alors tout une chaîne. Sauf que le constat est que c’est à chaque veille de fêtes que les prix grimpent à Dakar. « La marchandise coûte cher et les clients n’ont pas assez d’argent. Nous sommes également conscients de la situation que traverse le pays, surtout depuis l’avènement de la pandémie de Coronavirus, mais nous n’avons pas le choix. Comme vous pouvez le constater, nous sommes souvent obligés de vendre certains de nos légumes au détail, par tas de 300 à 500 FCFA. Mais, beaucoup pensent qu’il est plus économique d’acheter à la pesée », a confié Mamadou Bâ, jeune commerçant guinéen.
À une vingtaine de mètres, au beau milieu du marché Castors, deux camions remplis de poivrons verts. Il s’agit là du légume roi de cette fête de Saint-Sylvestre. Actuellement, le kilogramme de poivrons verts est de 1 200 FCFA, tandis que les jaunes et rouges qui servent de décor au repas sont vendus à 1 500 FCFA le kilogramme. Les tomates fraîches se vendent également entre 700 à 1 000 FCFA, selon la qualité. La carotte coûte 600 FCFA le kg, tout comme la pomme de terre.
Deux plants de salades sont vendues à 500 FCFA. Mais, le bidon de 5 litres d’huile, aussi important pour la cuisson de la viande, de la pomme de terre ou encore aloko, est cédé entre 7 000 à 8 000 FCFA. Des prix qui ne font pas l’affaire des population à la veille des fêtes.