Le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé la fin de toute présence militaire étrangère au Sénégal dès 2025. Cette déclaration s’inscrit dans une démarche de souveraineté renforcée pour le pays, qui prévoit le retrait des bases militaires étrangères, à commencer par celles de la France, présentes depuis longtemps dans ce pays. De même, le Président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé que la base militaire française située à Abidjan sera rétrocédée, fin janvier 2025. Des décisions qui font partie d’une réorganisation de la présence militaire française en Afrique.
Rupture avec les anciennes relations de dépendance
C’est lors de son discours du Nouvel An, que e Président Sénégalais a fait cette déclaration. Bassirou Diomaye Faye avait déjà exprimé cette intention, le 28 novembre dernier, soulignant que la présence de forces militaires étrangères n’était plus compatible avec la souveraineté du Sénégal, 64 ans après son indépendance. Le dirigeant a également précisé qu’il avait donné des instructions au ministre des Forces armées pour élaborer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense, afin d’officialiser ce retrait.
À partir de 2025, toutes les bases militaires étrangères devront quitter le territoire sénégalais. Il a insisté sur le fait que le Sénégal continuera à entretenir des relations stratégiques avec ses partenaires, mais dans le cadre d’une coopération plus ouverte, diversifiée et dénuée de toute dépendance militaire étrangère. Élu en mars sur un programme de souverainisme et de rupture avec les anciennes relations de dépendance vis-à-vis des puissances étrangères, Bassirou Diomaye Faye souhaite promouvoir un panafricanisme de gauche, axé sur l’autonomie des nations africaines.
Réorganisation de la présence militaire française en Afrique
Cette décision est un symbole fort de la volonté du Sénégal de réaffirmer son indépendance et de redéfinir ses relations internationales sur de nouvelles bases, sans se soumettre à l’influence militaire extérieure. Parallèlement, la Côte d’Ivoire a annoncé la rétrocédation de la base militaire française située à Abidjan. Le Président ivoirien Alassane Ouattara a indiqué que cette décision faisait partie d’une réorganisation de la présence militaire française en Afrique.
À partir de janvier 2025, le 43e Bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet sera transféré aux forces armées ivoiriennes. Ce retrait marque une étape importante dans la transition vers une plus grande autonomie pour l’armée ivoirienne, après plusieurs années de coopération avec la France, notamment dans la lutte contre le terrorisme. Cette réorganisation s’inscrit dans un contexte plus large où la France reconsidère sa présence militaire en Afrique, notamment après avoir été chassée de pays sahéliens comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où des juntes hostiles à Paris ont pris le pouvoir.
Réajustement dans les partenariats militaires en Afrique
En décembre, la France a déjà rétrocédé une première base militaire au Tchad, et d’autres ajustements sont attendus. Bien que la Côte d’Ivoire demeure un allié important de la France en Afrique de l’Ouest, ces changements témoignent d’une volonté de redéfinir les relations militaires en Afrique, tout en tenant compte des aspirations souverainistes de certains pays africains.
Cette évolution dans les relations entre la France et ses anciens alliés africains, comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, fait partie d’une dynamique plus large où de nombreux pays du continent cherchent à affirmer leur indépendance face aux influences extérieures. Le retrait progressif des forces françaises, annoncé à plusieurs reprises ces derniers mois, reflète ainsi un réajustement dans les partenariats militaires en Afrique, qui pourrait redéfinir les équilibres stratégiques à l’échelle du continent.