Ce vendredi à Niamey, s’est déroulé le concours des jeunes créateurs africains. Treize designers sont venus de toute l’Afrique pour présenter leurs collections au centre aéré de la BCEAO, à l’occasion du Festival international de la Mode africaine . Sur le podium majestueux couvert de sable et représentant la croix d’Agadez, le public venu en nombre a pu découvrir les créations diverses et variées des jeunes espoirs de la mode africaine. De la haute couture au prêt-à-porter, il y en a eu pour tous les goûts.
Le concours des jeunes créateurs, organisé dans le cadre du Festival international de la Mode africaine depuis 2003, a pour but de révéler les jeunes talents du continent africain souvent en manque de visibilité et de soutien pour percer dans le milieu de la mode. Pour Alphadi, créateur nigérien mondialement reconnu à l’origine du FIMA, permettre à ces jeunes designers de se faire connaître est l’unique moyen de garantir le futur de la mode africaine et de valoriser le savoir-faire d’un continent encore tenu à l’écart des podiums internationaux. « L’objectif du FIMA est de trouver des créateurs qui deviendront des talents futurs du continent africain et de les mettre en avant pour qu’ensuite leurs pays, les bailleurs de fonds et les financiers les aide à faire grandir leur notoriété. Les encourager et leur donner des prix pour des bourses de formation ou pour qu’ils puissent organiser leur atelier de confection, s’acheter des machines et du tissu pour travailler, pour moi c’est important», nous explique-t-il.
Pour cette 9ème édition du Festival International de la Mode Africaine, le concours s’est caractérisé par la grande qualité et maturité de ces créateurs en devenir. Du basin au crêpe, en passant par la soie et le pagne, tous ont présenté des collections originales et modernes. Certains, comme Parfait Ikouba venu du Cameroun et chaleureusement applaudi par le public ont décidé de décliner leur travail autour du thème du FIMA 2013. « Ma collection s’appelle Purity of Abdelaziz. Toutes mes créations découlent du nom de ma collection et c’est pour ça que j’ai décidé d’utiliser beaucoup de blanc, des matières transparentes, translucides et fluides pour représenter la paix, le thème du FIMA de cette année », nous dit-il après son passage sur le podium. D’autres comme Sonia Damala ont proposé des pièces remettant au goût du jour les textiles et les coupes africaines.
Le jury, présidé par Michael Kra, designer-joaillier, a salué l’énergie et la créativité de cette jeunesse pleine d’avenir. Pour lui, tous sont au niveau et « il a été très difficile de tous les départager, même si nous avons déjà décidé qui seront les trois gagnants ». Si les résultats du concours sont déjà connus du jury, ses membres ont choisi de garder la surprise jusqu’à ce samedi soir pour conclure le festival en beauté.
Qu’ils gagnent où qu’il perdent, les jeunes créateurs présents hier vendredi, semblent tous être fiers d’avoir participé à un festival d’une telle envergure, qui pour la plupart d’entre eux, les a fait rêver durant leur enfance. Hier soir tous ont prouvé leur talent et leur potentiel. Une génération à suivre.