Entre la Thaïlande, l’Indonésie et l’Union Européenne, le courant ne passe plus vraiment sur le plan commercial. Le meilleur producteur d’huile de palme à l’échelle mondiale, l’Indonésie, a mis en exécution sa menace de contestation devant l’OMC des décisions européennes de restriction.
En effet, le 9 décembre 2019, le pays a officiellement demandé à l’Organisation mondiale du Commerce, d’organiser des séances de consultations avec l’Union Européenne. Ces consultations devraient s’inscrire dans le cadre du processus de règlement des conflits de l’OMC sur la question des mesures prises par l’Union Européenne et ses Etats membres au sujet des énergies renouvelables et plus particulièrement des biocarburants.
Selon l’Etat indonésien, les décisions controversées qui affectent l’accès, sur le marché de l’UE, aux biocarburants et à l’huile de palme provenant des palmiers de son pays, ne sont pas compatibles avec l’accord de l’Organisation mondiale du Commerce sur les obstacles techniques au commerce. Elles sont aussi incompatibles, autant avec l’arrangement sur les tarifs de douanes et de commerce signé en 1994 qu’avec celui sur les subventions et mesures de compensations.
Depuis quelques mois, les tensions commerciales entre l’UE et l’Indonésie sont plus ou moins palpables. C’est, toutefois, en mars dernier que la situation s’est aggravée suite à la publication des textes réglementaires européens qui classent l’huile de palme dans la catégorie des biocarburants non durables, car elle a un impact non négligeable sur la déforestation. L’UE compte donc la retirer de son marché d’ici à l’horizon 2030.
Deux mois après la publication de ces textes, le Parlement européen a confirmé la directive faisant fi des nombreuses campagnes de lobbying organisées notamment par la Malaisie et l’Indonésie.
Pour rappel, l’Indonésie demeure à ce jour le premier producteur d’huile de palme à l’échelle mondiale avec une production de 26.895.500 tonnes par an, devant la Malaisie, la Thaïlande et le Nigeria. A l’échelle africaine, c’est le Nigeria qui arrive en tête du classement avec 960.000 tonnes par an, suivi de loin par la Côte d’Ivoire (415.000 tonnes), la République Démocratique du Congo (300.000 tonnes) et le Cameroun (225.000 tonnes).