Les taxis-motos sont devenus en moins de dix ans une véritable institution au Togo. Ils sont plus de 4 000 à sillonner les villes du pays. Ils représentent un réel poids économique mais génèrent d’épineux problèmes de pollution et de sécurité. L’Union économique et monétaire ouest africaine s’est penchée sur la question.
Nés au Bénin au début des années 90, les taxis-motos communément appelés » Zémidjan « , ont bouleversé les modes de transports urbains dominés à l’époque par les taxis et les minibus. Au Togo, ce moyen de transport fit son apparition en 1993 pendant la longue grève politique qui dura 13 mois ; c’était le gagne-pain des jeunes diplômés et des sans-emploi. Le parc de taxis-motos est aujourd’hui estimé à 40 000 engins, avec plus de 61 200 emplois créés et un chiffre d’affaire de 700 millions F CFA. Il représente environ 80% des moyens de transport public et a totalement supplanté les voitures souvent bloquées dans les embouteillages et inutilisables dans certaines ruelles de Lomé.
La consommation pétrolière des taxi-motos représente une facture énergétique de presque 10 milliards de F CFA par an ; mais ils ont généré des milliers d’emplois. Un » zémidjan » à son propre compte a des revenus mensuels qui varient entre 90 000 et 100 000 F CFA, alors qu’un fonctionnaire au Togo ne perçoit pas régulièrement son salaire. La moto-mate (une moto d’occasion de marque japonaise) qui coûtait 70 000 F CFA en 1993, est aujourd’hui vendue à 800 000 F CFA. Cette flambée des prix ne décourage pas les entrepreneurs.
Accidents et pollution
Cependant, les taxis-motos sont la cause des principaux problèmes de sécurité routière et d’environnement au Togo. En 2000, on dénombre plus de 682 accidents sur les 2000 recensés, qui leur sont directement imputables. Ces transporteurs ignorent, pour la plupart, le code de la route et ne respectent guère les règles de conduite. A cela s’ajoutent les heurts dus au mécontentement et à la rude concurrence entre taxis-voitures et taxis-motos.
La nouvelle stratégie politique de la conférence des experts de transport de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) pour améliorer les problèmes engendrés par ces deux roues, portera sur trois axes: réorganiser et rationaliser la profession de taxi-moto, améliorer et harmoniser l’environnement de la profession, réduire les effets collatéraux et promouvoir la réinsertion professionnelle des conducteurs de taxi-motos. L’une des trouvailles de ces experts est de remplacer les motos par des tricycles. Mais les tricycles créeraient de nombreux embouteillages sur les routes étroites de Lomé…
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