Fièvre de l’Internet à Brazzaville


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Les cybercafés commencent tout juste à fourmiller dans les rues de la capitale congolaise. Avec quelque retard sur d’autres pays africains. Ce qui n’empêche ni la concurrence acharnée, ni des trésors d’ingéniosité pour promouvoir l’activité.

De notre envoyée spéciale à Brazzaville

 » Ici il faut encore convaincre les gens qu’Internet n’est pas un luxe, mais une nécessité. « , regrette le directeur de Media-net, qui a ouvert ses portes à Brazzaville il y a deux mois. Il faut dire qu’en la matière, le Congo a du retard à rattraper. Et une politique de l’Internet à inventer. Celtel et Afripa Telecom, les deux fournisseurs d’accès, ne se sont installés au Congo qu’en l’an 2000.

 » Jusque là, il fallait passer par Raga, provider à Kinshasa. Et encore, au mépris des menaces de fermeture que faisait peser sur nous le gouvernement pour être passé par un signal étranger sans autorisation « , explique Privat Lembo, directeur de Gam 7, le plus ancien cybercafé de la capitale.  » Aujourd’hui encore, nous n’avons pas de ministère chargé de l’Internet. Nous errons au ministère du Commerce quelque part entre l’informatique et les télécommunications.  »

Deux poids, deux mesures

Des insuffisances qui n’empêchent pas les cybercafés de fourmiller depuis quelque temps dans les rues de Brazzaville. Il s’en installe partout dans les quartiers populaires. Eddy Landry, qui vient d’ouvrir le sien à Moungali, explique qu’entre l’achat du local et le début de l’activité, quatre autres cybercafés se sont établis à proximité. Un vrai problème pour ceux qui ont pignon sur rue et qui ont investi sur la qualité du service. D’autant que beaucoup s’installent chez des particuliers pour éviter les charges locatives et de casser les prix.  » Certains proposent l’heure de connexion à 700 francs cfa. Nous, nous sommes en centre-ville et nous payons de lourdes charges. Nous ne pouvons pas descendre en dessous de 2 000 francs cfa l’heure ou 1 500 pour les abonnés. « , s’inquiète Privat Lembo.

La débrouille

Alors chacun a sa méthode pour fidéliser la clientèle. A Gam 7, on mise sur la disponibilité, la fiabilité de la connexion et la formation.  » On a constaté que les trois quarts des gens viennent pour la messagerie et les forums. Du coup, on organise à destination des professeurs, étudiants et écoliers des formations à 10 000 francs cfa les 8 heures pour leur apprendre à surfer. Cela porte ses fruits. Les gens commencent à venir pour des recherches.  »

D’autres préfèrent s’aligner sur la concurrence. Le directeur de Media-net espère avoir bientôt une cinquantaine d’ordinateurs pour compenser le prix de l’heure de connexion à 1 000 francs cfa en semaine et 700 le dimanche. Et pouvoir proposer un service 24 heures sur 24. Mais il imagine déjà d’autres développements. Récupérer des Pentium 2, obsolètes en Europe et les proposer en location aux particuliers avec un modem. Des projets qui attendent des investisseurs privés, encore frileux dans ce domaine, ou une politique plus volontariste de l’Etat.

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