Le roi du Maroc, Mohammed VI, a prononcé un discours au Palais Royal de Rabat, mercredi, à l’occasion de la Fête du Trône, dans lequel il regrette les « disparités sociales » qui existent entre Marocains.
A l’occasion de la Fête du Trône, Mohammed VI a regretté les inégalités qui existent entre Marocains, dans son discours au Palais Royal de Rabat. Il a voulu se poser en monarque éclairé à l’occasion de la célébration des 15 ans de son accession au pouvoir.
La Fête du Trône constitue « une opportunité » pour « procéder à un examen de conscience et nous interroger en toute franchise (…) sur ce qu’il y a lieu d’inscrire à l’actif ou au passif de la marche dans laquelle nous nous sommes engagés », a indiqué le roi, selon l’AFP. « Il nous a déjà été donné de procéder, en 2005, à une pause introspective, incarnée par le rapport du cinquantenaire (de l’indépendance,) » et « il me paraît nécessaire de renouveler cette pause nationale », a-t-il précisé.
« Des avancées tangibles »
« Si le Maroc a connu des avancées tangibles, la réalité confirme que cette richesse ne profite pas à tous les citoyens », a-t-il ajouté en précisant s’être rendu compte lui-même de cette situation au cour de ses « tournées » dans le pays. Il a annoncé le lancement d’une étude par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour « mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et 2013 » et présenter « des recommandations pratiques ».
La cérémonie de la Fête du Trône est marquée par la réaffirmation des prérogatives royales comme le droit de grâce (13 218 condamnés ont été gracié par le roi cette année) ainsi que son rôle de guide du Royaume. Les prétendus signes de la royauté sont ainsi célébrés, notamment par l’habit traditionnel que revêt le roi, porté aussi par son fils, Moulay Hassan du Maroc, afin de symboliser la continuité du pouvoir sacré (voir la photo ci-dessus).
Assurer la continuité de la monarchie
La fête du Trône a été créée en 1933 par des nationalistes marocains pour symboliser et célébrer la Nation. La cérémonie telle qu’elle existe aujourd’hui a été détournée de sa fonction initiale. Elle est créée de toute pièce par Hassan II (1961-1999) et vise à affirmer la centralité et la suprématie de la monarchie en mettant en exergue les attributs de la royauté pour mieux assurer sa légitimité et sa continuité.
Mohammed VI a ensuite défendu la Constitution qu’il a fait voter en 2011 en déclarant que nul ne pouvait « nier l’évolution démocratique » du Maroc. Le texte approfondissait certains droits, notamment en matière d’égalité homme-femme et devait renforcer les pouvoirs du gouvernement.