Chaque automne, à Paris, le festival Influences Caraïbes met à l’honneur la création contemporaine. Cet événement culturel, qui a lieu du 29 septembre au 3 octobre 2010, tente d’exporter la musique caribéenne. Interview de l’organisatrice de ce festival, Audrey Célestine.
Audrey Célestine est jeune et dynamique. Avec son association Le cri du peuple, elle essaye de promouvoir les beautés de la création contemporaine caribéenne sous toutes ses formes. Depuis cinq ans, chaque automne, cette jeune Martiniquaise organise le festival Influences Caraïbes à Paris. Son objectif est simple : faire découvrir la musique caribéenne. Pas seulement du zouk, mais aussi de la soul et de la folk. Les musiciens seront invités à exercer leur art dans des endroits branchés de la capitale comme l’International, plus habitué aux concerts de rock. Pour Audrey Célestine, la musique n’a pas de frontières.
Afrik.com : Comment vous est venue l’idée de lancer le festival Influences Caraïbes ?
Audrey Célestine : Le festival existe depuis cinq ans. L’idée est partie d’une bande de potes. A cette époque, nous étions des étudiants de Sciences Po, des amoureux d’art contemporain qui avons décidé de créer une association Le cri du peuple. On a essayé de promouvoir des événements culturels sur les scènes généralistes et de regrouper les musiciens amateurs et les professionnels. Grâce à notre réseau de bars, on a fait venir des conteurs, des musiciens portoricains. On voulait mettre en avant le côté pluridisciplinaire et réfléchir autour des Caraïbes.
Afrik.com : L’art contemporain caribéen est-il délaissé par le public et les médias ?
Audrey Célestine : Le public reste fan des soirées antillaises. Maintenant, pour les jeunes qui n’écoutent pas forcément du zouk mais plutôt du rap et du hip-hop, c’est un peu plus complexe. Pourtant, il existe de la folk et de la soul caribéenne, mais ce genre de musique reste méconnu, les médias s’y intéressent moins. Et puis, il faut dire qu’il y a toujours eu cet engouement pour le zouk. Je pense à Patrick Saint-Eloi, par exemple, qui est l’une des grandes figures de cette discipline.
Afrik.com : Comment alors promouvoir les différentes musiques caribéennes ?
Audrey Célestine : Nous voulons monter des concerts sur des scènes généralistes pour toucher un plus large public. Grâce aux amis qui font partie de notre association, les artistes vont pouvoir se produire à l’International (bar branché de Paris, ndlr). L’entrée sera libre, pour permettre aux habitués plus tournés vers le rock, de venir découvrir la musique caribéenne.
Afrik.com : Dans votre présentation, vous parlez des Caribéens du « dedans » et du « dehors ». Pensez-vous que les liens entre la diaspora vivant en France et les Caribéens restés sur place se sont distendus ?
Audrey Célestine : Pas du tout. Il y a un échange continuel entre les Caribéens du « dedans » et du « dehors ». Il y un aller-retour entre les gens qui vivent en France et les autres. C’est un lien extrêmement riche tant au niveau artistique que social. Pour ce festival, on a voulu mettre en avant les Haïtiens pour qu’ils parlent de leurs activités, des enjeux de leur reconstruction culturelle et bien sûr économique.
Afrik.com : Comment s’est faite votre programmation ?
Audrey Célestine : C’est d’abord des rencontres, des coups de cœur pour de jeunes artistes inconnus ou qui viennent juste de sortir leur premier album. On leur sert de tremplin pour que leurs projets se concrétisent, pour qu’ils évoluent par la suite. Cette année, il y a SOFT en tête d’affiche, c’est un groupe de musique plutôt connu. Pour SOFT, notre démarche est différente. C’est pour fêter notre cinquième année de collaboration qu’on l’a invité au festival. D’habitude c’est souvent, le hasard qui guide nos choix.
Programmation :
CONCERTS
Jeudi 30 septembre : 20h Mélissa Laveaux / Licia Chery L’International
5-7 rue Moret Paris 11ième M Ménilmontant
Vendredi 01 octobre : 20h Florence Naprix/Sonny Troupé L’International
5-7 rue Moret Paris 11ième M Ménilmontant
Samedi 02 octobre : 20h Hermann/ SOFT Les trois baudets
64 bd de Clichy, Paris 18ième
Dimanche 03 octobre : 18h JaToBe !/Tricia Evy/ Sakesho Les trois baudets
64 bd de Clichy, Paris 18ième
CONFERENCE
Mercredi 29 septembre « Haïtiens du dedans, Haïtiens du dehors : les enjeux de la reconstruction économique et culturelle après le tremblement de terre du 12/01/2010 » avec Dany Lafferrière, Stéphanie Melyon Reinette, Barbara Prézeau, etc.