Festival des divinités noires : mystères d’Aného et Glidji


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Festival des divinités noires
Festival des divinités noires

Les villes historiques d’Aného et de Glidji, au sud-est du Togo, se sont embrasées au rythme des tambours sacrés et des chants ancestraux du 13 au 19 janvier 2025. Le Festival des Divinités noires, dans sa 10ᵉ édition, a plongé les spectateurs dans un univers où traditions et spiritualité s’entrelacent pour célébrer les racines profondes de l’Afrique.

Cette célébration exceptionnelle dépasse le simple divertissement. Elle propose une immersion dans un patrimoine séculaire, marqué par le mysticisme et des cérémonies rituelles.

Une fête entre spiritualité et rites ancestraux

Dès l’ouverture du festival, les prêtres vaudous ont convoqué les esprits lors de cérémonies nocturnes intenses. Drapés de blanc, ils ont rendu hommage aux défunts au cours du rituel Tchessicoco, destiné à guider les âmes vers le paradis ancestral. Selon Da Silveira Têtê, prêtre ayant conduit l’une des veillées, il est important de célébrer nos ancêtres. En effet, ceux-ci habitent un monde à part. Les honorer est une garantie pour préserver l’équilibre entre les vivants et les morts.

Outre les invocations spirituelles, les journées ont été marquées par les performances des sociétés initiatiques lieux des quatre coins du Togo et du Bénin. Les Kondona, originaires de la région de la Kara, ont captivé le public par leurs danses rituelles. Celles-ci sont des symboles de rigueur et de transformation. Ces pratiques, marquées par des périodes de privation et des règles rigoureuses, permettent aux jeunes initiés de renforcer leur discipline et leur résistance.

L’initiation : un passage vers l’âge adulte

Ce festival met également en lumière les rites de passage, piliers des sociétés traditionnelles africaines. Les jeunes adultes suivent des années de préparation, comprenant des jeûnes et des épreuves physiques. À l’issue de ce parcours, ils accèdent à un statut social supérieur. Cela symbolise leur transition vers la vie d’adulte.

À Aného, les spectateurs ont également eu le privilège d’assister à la sortie des jeunes filles pubères, appelées adjifo, parées et prêtes à embrasser leur rôle dans la société. Ces rituels, bien qu’anciens, préparent les jeunes à assumer des responsabilités familiales et économiques. Ils jouent également un rôle essentiel dans la transmission des valeurs. Ainsi, ils contribuent à préserver l’essence du patrimoine culturel.

Un pont entre traditions et modernité

Sous le thème évocateur « Togo : terre de nos aïeux, terre inconnue », cette édition fait un clin d’œil à la diaspora et à ses liens avec l’Afrique. Dédiée au Brésil, elle rend hommage à feu Nei Futuro Bitencourt, ancien ambassadeur. Son engagement à promouvoir ce festival reste inoubliable. Les participants, issus de divers horizons africains et afro-descendants, témoignent de l’universalité des valeurs culturelles célébrées ici.

En parallèle des rites, les visiteurs ont pu admirer des expositions d’artisanat. Ils ont également eu l’occasion de consulter le Fâ pour des prédictions mystiques. Enfin, ils ont dégusté des mets locaux, dans une ambiance de fête et d’introspection.

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