La 30ème édition du Festival Africolor se tiendra du 16 novembre au 22 dé-cembre 2018. Avec cette année un thème-clé : les chanteuses et musiciennes du continent africain.
Pendant près d’un mois, une vingtaine de concerts, de spectacles, et même un bal, nous promettent de belles soirées pleines de musique – et de danse, car on danse souvent aux concerts d’Africolor !
Depuis 1989, Africolor a pris le parti, non pas seulement de faire venir chaque année les meilleurs artistes du continent et les talents les plus prometteurs, mais surtout de les programmer non pas à Paris, mais dans de nombreuses villes de banlieue tout autour de la capitale, et cela pour une raison très simple : c’est là que vivent la majorité des Africains ou Français d’origine africaine, en région parisienne.
Cette année le Festival met à l’honneur les femmes, qu’elles soient chanteuses ou musiciennes. Hasna el Becharia et son guembri (Algérie), Muthoni Drummer Queen et son pop-rap urbain (Kenya), Rokia Traoré et ses douces balades (Mali), les Soeurs Hié et leur balafon (Burkina Faso), Fatoumata Diawara et ses mu-siques métissées (Mali), ainsi qu’une foule d’autres artistes, apporteront leur belle énergie, leurs textes parfois engagés, et leurs musiques, qui sont des « mes-sages de libération » à elles seules.
Car jouer de la musique c’est être libre, et cela encore plus en Afrique, où, tout comme en Europe jusque récemment, les musiciens les plus célèbres et les plus célébrés dans leur pays, étaient surtout des hommes. Et de la même façon qu’une femme européenne n’était pas autorisée il y a quelques siècles à chanter l’opéra sur scène (remplacée par des castrats!), ou que l’Orchestre Philharmonique de Vienne n’acceptait pas de femmes musiciennes (et il n’en compte que 4 au-jourd’hui!), les femmes africaines n’avaient pas l’autorisation de jouer de la kora ou de la guitare guembri jusque dans ces dernières décennies, et les femmes maghrébines des milieux populaires, encore aujourd’hui n’ont toujours pas le droit de danser à un mariage devant des invités hommes…
L’émergence de bon nombre de femmes artistes, sur la scène musicale depuis la fin du XX° siècle, et cela de l’Afrique du Nord jusqu’à l’Afrique du Sud, est donc à elle seule le signe d’une émancipation et d’une affirmation du rôle femmes dans la sphère publique. Et ceci dans un continent où, sans doute plus qu’ailleurs, ce sont elles qui traditionnellement portent la plus grande partie des charges quoti-diennes…
Muthoni Drummer Queen
Le programme complet des réjouissances sur : https://www.africolor.com