
Les États-Unis s’apprêtent à bouleverser leur présence diplomatique mondiale. Un plan de réduction drastique, piloté par l’administration Trump, prévoit la fermeture de près de 30 ambassades et consulats, principalement en Afrique et en Europe. Derrière cette stratégie budgétaire se profilent de lourdes conséquences humaines et géopolitiques.
Un vent de réforme souffle sur la diplomatie américaine. Selon un document interne du département d’État, dont CNN a révélé le contenu, les États-Unis envisagent de fermer près de 10 ambassades et 17 consulats à travers le monde. L’Afrique et l’Europe sont particulièrement concernées par cette restructuration de grande ampleur, impulsée par la volonté du président Donald Trump de réduire drastiquement les dépenses fédérales. Mais cette stratégie, présentée comme une mesure d’efficacité, pourrait fragiliser les liens entre Washington et plusieurs pays partenaires.
Un plan de réduction radical porté par Trump
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump ne cache pas son ambition de remodeler l’administration fédérale. Placée sous l’influence du Département de l’efficacité gouvernementale dirigé par Elon Musk, la présidence américaine cible en particulier les dépenses diplomatiques. Le document obtenu par CNN détaille une série de recommandations qui, si elles étaient appliquées, transformeraient profondément le paysage des relations internationales des États-Unis. La fermeture d’ambassades et de consulats est ainsi perçue comme un levier budgétaire prioritaire.
Le continent africain est l’un des plus touchés par cette restructuration annoncée. Au total, six ambassades africaines sont menacées de fermeture, notamment celles de la République centrafricaine, du Congo-Brazzaville, de l’Érythrée, de la Gambie, du Lesotho et du Soudan du Sud. À cela s’ajoutent les consulats de Douala au Cameroun et de Durban en Afrique du Sud. Une telle décision pourrait sérieusement compliquer les démarches consulaires pour les citoyens africains, déjà confrontés à des procédures longues et coûteuses pour l’obtention de visas américains.
L’Europe pas épargnée par la vague de fermetures
Sur le Vieux Continent, les ambassades de Malte et du Luxembourg figurent également sur la liste des fermetures potentielles. Les consulats de France, d’Allemagne et de Corée du Sud sont également concernés. Cette redéfinition des missions diplomatiques risque de ralentir considérablement les services consulaires et d’éloigner les citoyens et les partenaires économiques des États-Unis. Washington semble vouloir se reposer davantage sur des ambassades régionales à « double casquette », une approche qui pourrait se révéler peu efficace dans des contextes géopolitiques complexes.
Au-delà des chiffres et des considérations budgétaires, cette politique pourrait altérer la capacité des États-Unis à maintenir une présence diplomatique proactive et stable. Le « redimensionnement » annoncé dans des zones stratégiques comme l’Irak ou la Somalie soulève des inquiétudes, tout comme le silence du secrétaire d’État Marco Rubio à ce sujet. En Afrique, les populations concernées devront potentiellement se rendre dans des pays voisins pour bénéficier des services consulaires. Cela augmente encore le coût et la difficulté d’accès à l’administration américaine.
Une réforme critiquée et encore floue
Les autorités américaines restent prudentes sur la communication officielle de ce projet. Tammy Bruce, porte-parole du département d’État, a qualifié les chiffres relayés de « prématurés ou erronés », tout en appelant à se référer à la Maison-Blanche pour davantage de clarté. Cette déclaration alimente les spéculations, laissant planer le doute sur la mise en œuvre effective de ces recommandations. Mais si ce plan est confirmé, il marquera un tournant majeur dans la politique extérieure américaine et dans la relation des États-Unis avec le reste du monde.