Fermeture de la dernière base de l’armée américaine au Niger


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Soldats américains en Afrique
Soldats américains en Afrique

La dernière base de l’armée américaine au Niger est fermée. L’annonce a été faite, ce lundi, par les autorités militaires des deux pays.

« Le département de la Défense des États-Unis et le ministère de la Défense nationale de la République du Niger annoncent que le retrait des forces et moyens américains de la base aérienne d’Agadez est terminé ». C’est ce qui est contenu dans un communiqué conjoint des autorités militaires américaines et nigériennes.

« La base aérienne 201 d’Agadez a été améliorée par les États-Unis pour soutenir une coopération renforcée en matière de défense avec les forces armées nigériennes et les efforts régionaux de lutte contre le terrorisme », poursuit le document. Cette opération de retrait des soldats américains du Niger a été entamée le 19 mai dernier.

Dénonciation des accords militaires

Les États-Unis ont déployé plus d’un millier de soldats au Niger, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En mars dernier, les autorités militaires nigériennes, au pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, ont dénoncé l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis d’Amérique et des employés civils du département américain de la Défense au Niger.

C’est le 19 mai dernier que les deux parties ont signé un accord pour le retrait définitif des soldats américains, au plus tard le 15 septembre 2024. Lequel retrait a été effectif, ce lundi 5 août 2024. Le retrait de l’armée américaine du Niger, consécutif au coup d’État de juillet 2023, marque un tournant important dans la dynamique sécuritaire et politique du Sahel. Cette décision, motivée par les tensions diplomatiques avec les nouvelles autorités nigériennes, a des implications profondes pour la région.

L’armée du Niger face à la menace djihadiste

Historiquement, la présence militaire américaine au Niger s’inscrivait dans une stratégie globale de lutte contre le terrorisme djihadiste qui sévit dans la région depuis plusieurs années. Les États-Unis avaient investi d’importantes ressources dans la formation des forces armées nigériennes et dans la construction d’infrastructures militaires, notamment une base de drones à Agadez.

Ce retrait fragilise considérablement la capacité du Niger à faire face à la menace djihadiste. Les groupes armés profitent de ce vide sécuritaire pour étendre leur influence et mener des attaques de plus en plus fréquentes. Les populations civiles sont les premières victimes de cette violence, subissant des exactions, des déplacements forcés et une dégradation de leurs conditions de vie.

Privilégier une approche plus globale

Au-delà des conséquences sécuritaires directes, le retrait américain a des répercussions sur l’ensemble de la région du Sahel. Les pays voisins, déjà confrontés à des défis similaires, pourraient être tentés de revoir leurs propres partenariats avec les puissances occidentales. Cette situation pourrait renforcer l’influence de certains acteurs régionaux, comme la Russie, qui cherchent à étendre leur présence en Afrique.

Le retrait américain soulève également des interrogations sur la pertinence des stratégies occidentales en matière de lutte contre le terrorisme. La focalisation sur les interventions militaires a-t-elle été efficace ? N’aurait-il pas fallu privilégier une approche plus globale, intégrant des dimensions politiques, économiques et sociales ?

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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