Safiya, pardon. À genoux. Pardon pour cette justice des hommes qui avilit les femmes. Pardon pour le pouvoir phallocrate qui a fait de toi une victime. Katia, la folie des fous de Dieu t’a apporté la mort. Ils ont décidé que tu ne verrais pas les belles couleurs du printemps à Alger.
En t’assassinant, ils ont tué notre désir de vivre, nous laissant seuls face à notre lâcheté. Castrés d’espoir. Margaret, pardon pour ces « humanitaires » qui te déshabillent pour t’offrir à manger. Ils t’ont violée pour un morceau de pain. Sierra Leone humiliée, trahie.
A Afrik, la Journée de la Femme, c’est tous les jours. Astou Tenon peut en témoigner. Françoise Ngoma m’a laissé cet espace par courtoisie. Elle dit qu’un homme est mieux placé pour parler de cette Journée. Car elle ne s’y reconnaît pas. Exercice difficile. Entièrement d’accord avec elle. Pourquoi pas une Journée de la Grand-mère, une autre du Caniche boiteux, de l’Adolescente en fugue… Bémol : cela nous permet, je parle de la gente masculine, de nous regarder dans la glace et de nous trouver vraiment moches à l’intérieur.
Exercice difficile, donc. Aucune journaliste n’a voulu faire un édito sur la Journée de la Femme. Femme africaine. Où en est-elle ? Loin, très loin de l’égalité. A désespérer. Il n’y a aucune femme dictateur. Dictateur, « un genre masculin », tranche Anna Borrel. L’Histoire lui donne raison. Donc, je me sacrifie et je tente de trouver des points positifs pour mes semblables masculins. Dur, dur. Code de la famille archaïque, lapidation au nom de la charia’, viols au nom de l’humanitaire… « La femme, c’est la vie ! » philosophe David Cadasse. Je me lance. Espoir, « genre féminin ». N’est-ce pas, Aminata ? Bonne journée et mille milliards de pardon.