Alors qu’elle comparaissait ce lundi pour outrage et diffamation de fonctionnaire, la première Femen tunisienne, Amina Tyler, a gardé sa « rebelle attitude » jusqu’au bout de l’audience. Alors que sa co-détenue, jugée pour les mêmes faits, est arrivée voilée, la jeune Femen, elle, s’est présentée la tête découverte, arborant un tee-shirt, mettant en valeur ses tatouages, lançant au passage : « La Tunisie est un État civil et ses femmes sont libres ! »
Décidément, Amina Tyler ne s’arrêtera jamais de provoquer pour défendre ses idéaux. « La Tunisie est un État civil et ses femmes sont libres ! », a-t-elle lancé aux juges, lors de son audience, lundi, où elle comparaissait pour outrage et diffamation de fonctionnaire. Cheveux teints en blond. La première Femen tunisienne, mouvement extrémiste féministe, dans lequel les membres manifestent seins nus, a préféré arborer un tee-shirt, dévoilant ses tatouages, plutôt que de se présenter voilée comme sa codétenue Rabiaâ, jugée pour les mêmes faits.
Les deux jeunes femmes ont comparu suite à une plainte déposée par quatre gardiennes de la prison où elles sont incarcérées. Ces dernières semblent avoir été exaspérées par leur attitude. Amina aurait en effet confié à son avocate Radia Nasraoui que des détenues ont été contraintes de rester debout pendant cinq heures sous un soleil de plomb. Alors que sa co-détenue Rabiaâ aurait elle refusé de saluer les gardiennes en guise de protestation.
« Affaire montée »
Mais la riposte de la Femen qui, encore une fois n’a pas gardé sa langue dans sa poche, ne s’est pas faite attendre. Installée sur le banc des accusés, elle a clamé haut et fort : « Je suis jugée parce que j’ai dénoncé la torture et la violence exercées à l’égard des détenues. » Amina a également exigé que « les tortionnaires soient poursuivis et condamnés».
La défense a elle réclamé l’acquittement et l’annulation des poursuites pour « graves vices de procédure » dans cette « affaire » qu’elle estime montée de de toute pièce à la suite des révélations faites par Amina. Pour le moment, tout semble dire que la jeune Femen n’est pas prête de sortir de prison. Elle est incarcérée depuis le 19 mai pour avoir inscrit « Femen » sur le muret d’un cimetière de Kairouan dans le centre de la Tunisie, protestant contre le rassemblement de salafistes. Avec cette nouvelle accusation, elle risque un an de prison. Le jugement sera rendu le 29 juillet.