Amina Tyler peut souffler et retrouver un peu d’espoir. Elle a bénéficié d’un non-lieu, ce lundi, dans le volet concernant l’outrage à un fonctionnaire public. Sa bataille face à la justice tunisienne n’est pas finie pour autant.
La justice tunisienne a prononcé ce lundi un non-lieu pour la militante Femen, Amina Tyler, pour des faits d’outrages envers un gardien de prison. C’est une première victoire pour Amina et son comité de soutien qui ont toujours nié ces accusations qui étaient selon eux, un moyen de les museler. Néanmoins, Amina Tyler reste en détention pour avoir inscrit le mot Femen sur le mur d’un cimetière en mai dernier.
Non-lieu pour une accusation mensongère ?
A l’origine de cette nouvelle inculpation, des révélations de cas de tortures en prison que la jeune Femen a confiées à ses avocats, lors de sa dernière audience avec eux. Cette accusation émanait du directeur de la prison de Sousse, où est incarcérée Amina. le chef de la prison avait porté plainte contre elle, affirmant qu’elle serait intervenue dans une altercation avec un autre détenu et l’aurait insulté. Selon son comité de soutien, qui dénonce un acharnement contre Amina, cette nouvelle accusation ne serait qu’une histoire inventée de toute pièce dans le but de la faire taire et ainsi la garder en prison. C’est du moins ce que pense son père, Mounir Sboui. Pour ces avocats, Amina aurait seulement pris la défense d’une autre prisonnière, lors d’une altercation avec des gardiens. Ce non-lieu est un espoir de libération pour Amina.
Toujours en détention
Malgré ce non-lieu, Amina Tyler demeure toujours en détention. Elle est incarcérée pour profanation de sépulture après avoir inscrit le mot Femen sur le mur du cimetière de Kairouan, lors d’une manifestation de salafistes, un délit passible de deux ans d’emprisonnement. Amina est écrouée depuis le 19 mai pour ce tag, et a déjà écopé d’une amende de 300 dinars pour port illégal d’engin incendiaire.
Depuis sa cellule, la militante a écrit une lettre au peuple tunisien, rendue publique le 19 juillet. «Je n’ai pas peur, assurait-elle. Que l’on me garde en prison peu m’importe! Je ne suis pas folle, je suis libre», affirmait-elle, alors que sa famille avait invoqué sa fragilité psychologique pour justifier leur décision de l’enfermer chez elle contre son gré. «Je suis derrière les barreaux mais je me sens plus libre que beaucoup d’autres qui sont à l’extérieur», insistait la féministe.
La jeune femme a fait scandale en mars dernier en publiant sur internet des photos d’elle seins nus, se revendiquant appartenir au mouvement féministe Femen. Des photos qui ont choqué partout dans le pays. La date du jugement pour profanation de sépulture n’est pas encore connue à ce jour. L’avocat d’Amina serait en train de préparer une demande de libération immédiate, qui devait être étudiée cette semaine.