La justice tunisienne a expulsé mardi Alexandra Shevchenko, militante internationale du mouvement Femen. Le 29 mai dernier, trois autres activistes, deux Françaises et une Allemande, ont été arrêtées par la police tunisienne après une protestation, seins nus, devant le palais de justice tunisienne. ce mercredi, les Femen France sont allées plus loin, en priant seins nus devant l’ambassade de Tunisie en France.
Alexandra Shevchenko, persona non grata. L’une des Femen occidentales en déplacement en Tunisie pour soutenir Amina Tyler, détenue par la justice tunisienne, a été expulsée vers l’Ukraine, son pays d’origine. La nouvelle a été confirmée mardi sur la page Facebook du groupe Femen.
Selon le site tunisien, Webdo.tn, Alexandra Shevchenko a été interpellée vers 13H30 par les services secrets tunisiens, alors qu’elle se trouvait dans sa chambre d’hôtel, à l’avenue Kheireddine Pacha, à Tunis.
Expulsée et mise à bord d’un avion pour Kiev, son passeport aurait été remis au pilote de l’avion. Une expulsion que les Femen déplorent. « Les autorités tunisiennes sont paniquées et se protègent de ses activistes, en agissant brutalement et illégalement », pouvait-on lire sur leur page Facebook.
Elles ont ensuite accusé le gouvernement tunisien de considérer le mouvement féministe « comme persona non grata en Tunisie, dans la lignée de la Russie et de la Biélorussie ». Le site tunisien en ligne, Business.com.tn, rapporte qu’Alexandra ne serait pas en Tunisie pour effectuer une action Femen, mais pour soutenir ses consœurs lors de leur procès de ce mercredi 5 juin.
Ce mercredi, les Femen France, en soutien à Amina Tyler, sont allées un peu plus loin. Elles ont effet, réalisé une prière seins nus devant l’ambassade de Tunisie en France. On pouvait voir, dans la photo qu’elles ont publiée, neuf militantes dénudées dans une posture de prosternation, front contre terre avec des slogans écrits sur leurs dos : « Praying for justice », criant: « Amina Akbar ! »
Une affaire d’Etat ?
Amina Tyler a été arrêtée le 19 mai dernier, à proximité d’un cimetière à Kairouan, dans le centre de Tunis. Elle risque deux ans de prison pour « association de malfaiteurs », « profanation de cimetière » et
« atteinte aux bonnes mœurs ».
Le 29 mai, un sit-in seins nus de trois femmes occidentales, deux Françaises et une Allemande, devant le palais de justice de la capitale tunisienne, pour soutenir Amina, la première Femen tunisienne, avait créé un grand tollé. Elles ont finalement été arrêtées par la police tunisienne.
Leur arrestation avait suscité des réactions à l’international. En France, des hommes politiques avaient fait entendre leurs voix. « La justice est indépendante mais enfin je souhaite qu’elle fasse preuve de clémence », avait déclaré Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères.