Enfermée dans son mutisme depuis quelques jours, Amina s’est enfin exprimée. Elle s’est confiée à Marianne.net.
La première Femen tunisienne, Amina, serait toujours dans son pays, au sein même de sa famille. Après avoir été hébergée par des amis, sa famille l’aurait enlevée et conduite au domicile familial dans lequel elle reste aujourd’hui cloitrée, rapporte Marianne.net.
Plaidant sa « fragilité psychologique », sa famille l’a fermement conduite chez des spécialistes. Elle est maintenant suivie par une armée de médecins. « On lui donne beaucoup de médicaments. Des antidépresseurs à haute dose », peut-on lire sur le média en ligne. La mère de la jeune lycéenne de 19 ans a également déclaré : « Amina est calme, elle dort, son psychiatre dit qu’il faut l’éloigner de tout ce qui peut l’énerver, la déranger ».
Quant aux rumeurs de disparition, la famille lâche sèchement : « Elle n’a pas disparu ! Elle est chez nous ! Comment sa propre famille pourrait-elle lui faire du mal, crie la tante, la famille ! Il n’y a pas mieux que la famille ! ». Ce qui confirme alors les propos de l’avocate Bochra Belhadj Hmidi à l’AFP : « Il faut la laisser tranquille, elle est en sécurité avec sa famille, elle se repose ».
Revendiquant leur éducation où la culture a une place majeure, la famille accepte Amina mais n’accepte pas son geste : « On ne veut pas qu’elle soit un corps. Notre famille appartient au monde arabe ! Notre famille refuse qu’elle se déshabille ! Chez nous, c’est l’esprit qui s’impose, ce n’est pas le corps ! ». Néanmoins, l’envie et le besoin de liberté semble évident chez cette jeune adulte qui ne cesse de rappeler à qui veut bien l’entendre que son acte est réfléchi et volontaire.
Amina, clairement affaiblie par le traitement médical qui lui est imposé, finit par ajouter : « Non, je ne peux pas communiquer avec l’extérieur. Ma famille m’accepte, moi, mais pas mon acte. Je suis fatiguée, on me donne des antidépresseurs. Je veux dire aux Femen bon courage. Restez toujours les plus fortes féministes du monde. Pour moi, la réaction de la société n’est pas encourageante. Je veux reprendre mes études, je ne me sens pas libre. Je souhaite pouvoir retéléphoner librement à mes amis. Me connecter à Internet. Retourner au lycée. »