FCI : le nouvel outil de la coopération française


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Olivier de Saint-Lager et Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie

France coopération internationale a inauguré mardi ses locaux au sein du ministère des Affaires étrangères à Paris. Dernier né de la gamme d’instruments étatiques pour favoriser le rayonnement de la France en matière de coopération et de développement, le FCI joue la carte de la souplesse et la réactivité. Interview d’Olivier de Saint-Lager, directeur général de la nouvelle structure.

Lutter contre l’érosion de l’influence française dans le domaine de la coopération internationale. Nouvel instrument de la politique internationale française, France coopération internationale (FCI) a inauguré, mardi à Paris, ses locaux au sein du ministère des Affaires étrangères. La structure, créée en avril 2002, a démarré son activité en décembre de la même année. Piloté par Olivier de Saint-Lager, son directeur général, le groupement d’intérêt public est juridiquement et financièrement autonome, ce qui lui confère une plus grande souplesse d’action. Il entend contribuer à l’amélioration de la compétitivité de l’expertise française pour séduire les bailleurs de fonds internationaux et aider les opérateurs français à décrocher les appels d’offres pour les grands programmes de coopération et de développement.

Afrik : Qu’est ce que France coopération internationale apporte de nouveau à la coopération française ?

Olivier de Saint-Lager : Ce que vise à apporter FCI, qui est un établissement autonome, est une plus grande souplesse et une plus grande réactivité dans la mise en œuvre de la coopération. Notamment en mettant à disposition des experts publics, en mobilisant le secteur privé français en partenariat avec le secteur public. Nous pouvons également, dans des situations de post crise ou de reconstruction, mettre en place des missions pour le compte des autorités françaises, de l’Union européene ou encore des Nations Unies.

Afrik : Vous dites que le FCI est une organisation autonome. Or vous êtes logés au sein du ministère des Affaires étrangères. Quels sont exactement vos liens avec l’Etat français ?

Olivier de Saint-Lager : Le FCI est une organisation autonome dans la mesure où nous sommes juridiquement et financièrement autonome. Mais cet établissement est totalement sous la tutelle du service des Affaires étrangères et de la coopération. Il n’y a pas de distanciation entre cet instrument et sa maison mère. Nous avons à cœur de suivre très étroitement les grands principes, les orientations, l’état d’esprit de la coopération française.

Afrik : Vous expliquez dans la présentation du FCI que la structure « va permettre à la coopération française de renforcer sa position dans la compétition internationale que se livrent les bailleurs de fonds ». De quelle compétition parlez-vous ?

Olivier de Saint-Lager : Les plus importants volumes financiers pour les programmes de coopération et de développement viennent des bailleurs de fonds internationaux, la Banque mondiale, l’Union européenne, les Nations Unies, les banques régionales de financement. Ces crédits ne sont pas dévolus de gré à gré mais par appels d’offre. Il y a donc une compétition entre les cabinets de conseils, les fournisseurs, les prestataires de services. Les Français, les Britanniques, les Allemands, les Portugais, les Belges, les Néerlandais, les pays nordiques – pour ne parler que des pays européens – sont tous en compétition pour faire ces actions de coopérations. Or la part de la France, qui était si importante auparavant, à tendance à s’éroder régulièrement. Donc pour stopper cette érosion, il faut appuyer les opérateurs français pour leur permettre de mieux être présents dans la compétition.

Afrik : La coopération a donc une dimension politique ?

Olivier de Saint-Lager : L’instrument France Coopération internationale n’est pas autre chose qu’un instrument du ministère des Affaires étrangères et du ministère délégué à la coopération et à la Francophonie. Il faut y ajouter le ministère de la Fonction publique, l’autre grand parrain du FCI. Nous ne sommes pas un organisme politique, mais un organisme technique au service de la politique française.

Afrik : Le simple fait que le FCI ait été créé n’est-il pas un constat d’échec pour l’actuel Coopération française qui pêcherait peut être d’un manque de flexibilité et réactivité ?

Olivier de Saint-Lager : Ce n’est certainement pas un constat d’échec. Il s’agit d’une continuité. Le FCI entre dans une gamme complète d’instruments. Il répond aux besoins les plus actuels, ceux d’une expertise de haute valeur ajoutée, de courte et moyenne durée. Proportionnellement à tout ce qui se fait à côté, FCI reste relativement modeste. Il ne faut pas comparer ce nouvel instrument et le mettre en perspective avec l’ensemble du dispositif français déjà très modernisé.

Afrik : Quelle est la zone d’action du FCI ?

Olivier de Saint-Lager : L’ensemble des pays qui ont besoin de l’assistance française. Bien entendu il y a la Zone de solidarité prioritaire (composée de 54 pays, essentiellement africains, ndlr) qui est l’objectif numéro un. Mais notre zone d’action est mondiale.

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