Le marocain Lahsaini conserve de peu son maillot jaune après le passage du Tour 2007 sur les pistes de latérite du Burkina Faso. En habitué des pavés de Flandre, le Belge Guy Smet remporte son «Paris-Roubaix » et manque de peu le hold-up au général.
Le secteur sur piste compris entre Sabou et Koudougou, sur les 26 derniers kilomètres de la septième étape, annonçait quelques bouleversements dans la hiérarchie du classement général. C’est bien une remise à plat qui a eu lieu dans cet exercice d’acrobatie digne de Paris-Roubaix, que le Belge Guy Smet a réussi avec mention. Parti vers l’avant après 20 km de course en compagnie du Marocain Er Ragragui, il a dans un premier temps pris en charge à lui seul la progression de l’échappée, puis a résisté au retour du peloton sur la piste.
Dans le final, il a bénéficié de la crevaison de son compagnon de route pour terminer en solitaire. Son avantage en fin d’étape s’avère insuffisant pour réaliser le hold-up complet, en dépit des déboires de Lahsaini, victime au total de trois crevaisons dans la journée. La dernière, subie dans les trois derniers kilomètres, lui permet d’être crédité dans le même temps que le peloton. C’est ce point de règlement qui lui vaut de conserver le maillot jaune.
Kagambega montre l’exemple
A en juger par le rythme élevé auquel les coureurs débutent l’étape en sortant de Boromo, on imagine qu’ils sont pressés d’en découdre sur la latérite qui les attend pour le dessert. Ce n’est qu’au km 11 qu’un premier groupe parvient à se détacher à l’initiative de Kagambega (Bur), avec Karraz (Mar), Nikiema (Bur), Burton (Bel), Brandt (Fra – ALS), Nijmeijer (Hol) et Nari (Fra – ESS). Leurs efforts sont toutefois anéantis cinq kilomètres plus loin.
La tentative suivante, qui semble bien lointaine au regard du programme à venir, prend plus facilement ses distances avec le peloton. Er Ragragui (Mar) et Smet (Bel) passent sur le sprint intermédiaire de Tita (km 53) avec une marge de 1’20’’, alors que le Marocain se contente de rester dans la roue de son « partenaire », mieux classé que lui au général. La cadence entretenue par le rouleur belge permet au duo d’accroître son avance sur le peloton et de se préserver du retour d’un trio de contre-attaquants, composé de Tall, Compaoré (Bur) et Touré (Civ). Après 75 km de course, le peloton pointe avec 3’50’’ de retard sur les hommes de tête.
Changement de monture pour Lahsaini
A l’entrée sur le secteur non bitumé, les deux échappés se présentent avec 3’40’’ d’avance. Er Ragragui s’impatiente, tente des attaques à répétition. Il est systématiquement repris par Smet. Derrière, c’est l’hécatombe : avec une vingtaine de crevaisons dans les deux premiers kilomètres, le peloton subit un amaigrissement brutal. Parmi les malchanceux, Egelmeers, deuxième du classement général, est contraint de fournir un effort brutal pour revenir à hauteur de ses rivaux. Pendant ce temps, c’est Lahsaini qui perce et enfourche le vélo de son coéquipier Saadoune pour combler son retard.
La bande de latérite rouge continue de faire des dégâts avec une chute d’une dizaine de coureurs, dont Verbraeken, qui perd dans la poussière sa place dans le Top 5 du classement général. A 10 km de l’arrivée, malgré une mésentente manifeste, Smet et Er Ragragui sont toujours ensemble, le Belge étant même en position de prendre la tête du général, avec 1’35’’ d’avance sur Lahsaini.
A 4 km de l’arrivée, après plusieurs attaques infructueuses, Er Ragragui est à son tour frappé par le mauvais sort. Il laisse Smet s’envoler vers la victoire d’étape et effectuer une belle opération au classement général. Le coup porté aurait pu être fatal à Lahsaini, qui subit une ultime crevaison, mais connaît un peu de chance dans son malheur. L’incident a eu lieu dans les trois derniers kilomètres. Il est donc classé dans le même temps que le peloton, à 41’’ de Smet.
Crédit texte et photos : Amaury sport organisation