Famine en Afrique de l’Est : deux fois plus de victimes qu’en 2006


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Somalie, Kenya, Ouganda, Ethiopie, Tanzanie, Soudan, Erythrée, Djibouti… L’Afrique de l’Est connait actuellement une sécheresse qui menace, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), près de 20 millions de personnes. Des pays occidentaux ont pris l’initiative de verser une aide d’urgence, mais les fonds manquent, au Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU. Et se profile à l’horizon de la fin de l’année un autre risque naturel, El Niño.

La famine qui touche actuellement l’est du continent soulève de grandes inquiétudes de la part des ONG, des instances internationales et des gouvernements. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé lundi que près de 20 millions de personnes dépendaient de l’aide internationale dans la région, et que ce chiffre risquait fort d’augmenter. Le bilan a presque doublé, comparé aux 11 millions de personnes qui avaient subi en 2006 une crise alimentaire similaire. Mais le total semble plus lourd encore, à faire l’addition des bilans des ONG par pays.

Des récoltes faibles

La Somalie connait en particulier sa pire crise alimentaire depuis 1991, selon la FAO. 3,6 millions de Somaliens sont concernés par la famine, soit la moitié de la population, rapporte la FAO. L’ONG Oxfam précise de plus qu’un enfant somalien sur six souffre de la malnutrition. Les familles doivent parfois faire jusque quatre jours de marche vers le nord afin de trouver de l’eau, ce qui ne peut qu’augmenter les risques de conflit, alors que le pays est toujours déchiré par la guerre civile. Les 1,3 million de déplacés, selon les chiffres de la FAO, sont particulièrement touchés par la crise alimentaire.

Un quart des Kenyans, soit 10 millions d’habitants, sont soumis à la famine. Les violences postélectorales de 2008 ont obligé un certain nombre de paysans à fuir leurs exploitations, note l’ONG CARE. L’impact sur les récoltes a bien sûr été très négatif. Les prix du maïs ont même doublé depuis 2007, au Kenya comme en Ouganda, malgré une tendance à la baisse ces derniers mois.

En Ouganda, 2 millions d’habitants dépendent de l’aide internationale (7% de la population). La dernière récolte a été pour la quatrième fois très inférieure à la moyenne. Au nord, la moitié de la production a été perdue. Le gouvernement a fait appel aux dons pour contrer la crise, mais n’a pu rassembler que la moitié de la somme espérée. Oxfam comptabilise aussi 13,7 millions de victimes de la faim en Ethiopie, soit 16% de la population. Suivant les régions, jusqu’à 75% du bétail a été décimé.

L’ONG rapporte par ailleurs que 160 000 personnes sont concernées au nord-est de la Tanzanie, et 88 000 au sud du Soudan. Sont enfin concernés Djibouti et l’Erythrée, sur lesquels peu d’informations sont hélas disponibles.

Frilosité occidentale

Le Canada et la Norvège ont débloqué une aide d’urgence, respectivement de 30 et 50 millions de dollars (20,1 et 33,5 millions d’euros). Mais le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a annoncé le 16 septembre qu’il manquait 3 milliards de dollars à son budget (2 milliards d’euros), dont 977 millions pour l’Afrique de l’Est (655 millions d’euros). Les pays occidentaux font en effet preuve de frilosité, malgré l’urgence.

Cette nouvelle vague de sécheresse a lieu alors que l’ouest du continent est en train de récupérer, au contraire, d’une série d’inondations. Mais si les pluies sont prévues en abondance à l’est pour la fin de l’année, la nouvelle n’est pas bonne pour autant : provoquées par le phénomène El Niño, elles pourraient une nouvelle fois causer d’importants dégâts dans les cultures et parmi le bétail.

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