Fally Itupa, artiste star de la République Démocratique du Congo revient avec Tokoos, son quatrième album. Construit sur des collaborations, avec Booba, Aya Nakamura ou MHD, Tokoos est l’occasion pour Fally Itupa de construire un nouveau genre musicale en lien avec son pays. Il défend le peuple qui souffre, et il le fait à ses risques et périls comme le rappelle son dernier concert à Paris, annulé après une attaque des « combattants ».
Il y a 10 ans, Fally Itupa racontait à Afrik.com comment dans les années 90, avec les jeunes de son quartier à Kinshasa, ils se réunissaient pendant les vacances scolaires pour chanter les chansons « des vieux » (J.B Mpiana ou Koffi Olomidé). Quelques années plus tard, ces mêmes jeunes, un peu plus agés, ont créé leur groupe, Talan Latin. Puis en 1999, Fally rejoignait Quartier Latin, le groupe de Koffi Olomidé où il resta plusieurs années avant de se lancer dans un carrière solo avec Droit chemin, son premier album sorti en 2006.
Depuis, ses deux albums suivants ont été couronnés du même succès sur des airs de rumba, mais arrivé à maturité, Fally Itupa nous surprend avec Tokooos, son quatrième album, véritable révolution musicale ou les collaborations sont mises à l’honneur. Booba, Aya Nakamura ou MHD mais aussi R. Kelly, Wizkid, Keblack, Naza ou encore Shay, autant de stars qui participent à ce renouveau musical, afin de montrer que les jeunes originaires d’Afrique sont un viviers de talents extraordinaires pour la francophonie.
Tokooos vient de « kitoko », qui veut dire « beau », « joli » en lingala, et c’est un hommage au Congo, car Fally explique dans une interview à paris match qu’il vis très mal la situation de son pays. « Je suis du coté du peuple, je compatis avec ces familles qui perdent les leurs. Je partage leur souffrance. Il faut que ça cesse, c’est trop là, c’est trop.(…) J’ai monté une fondation pour essayer d’aider la population avec le peu de moyens qu’on a. On est allés rendre visite aux femmes de l’hôpital Panzi du Docteur Mukwege, payer les factures de mamans qui venaient d’accoucher et qui étaient séquestrées dans un hôpital parce qu’elles ne pouvaient pas payer les frais médicaux. On a aussi offert une ambulance à l’hôpital de Goma. J’ai aussi acheté un terrain pour un orphelinat à Kinshasa. Dernièrement nous avons installés des puits dans une commune enclavée de 20 000 personnes, nous sommes maintenant en train de mettre en place les réseaux d’électricité dans les petits quartiers de cette commune. Je lance un appel aux gens qui ont les moyens, à agir eux aussi. Et puis, plus récemment avec l’UNICEF nous avons fait une campagne de sensibilisation sur la malnutrition chronique au Congo. »
Même si son dernier concert en France n’a pu se dérouler à cause des « combattants », alors que les recettes de ce concert étaient destinés à l’UNICEF ! Fally souhaite rester apolitique et il explique cela parfaitement à travers l’exemple du football. Grand spécialiste, il est supporter des Léopards du Congo, mais pour les clubs, c’est trop compliqué explique-t-il à Sofoot : « Être fan du Tout Puissant Mazembe ne signifie pas être du côté de Moïse Katumbi, président du club et principal opposant de Joseph Kabila ?
Non, il y a des Kinois qui supportent le TP Mazembe (basé à Lubumbashi, ndlr) sans être des partisans de Moïse Katumbi. Même chose pour l’AS Vita, dont la direction est proche de Joseph Kabila. Mon père était vitaclubien sans être partisan ».
Et au Congo, il y a d’abord la musique et le football. La politique vient après, donc tous les espoirs sont permis.
Fally Itupa en duo avec MHD de petit prince de l’Afro Trap