Les Amis du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme Europe (AFM Europe) organisent en partenariat avec Roll Back Malaria et le Fonds Mondial, une semaine de mobilisation internationale contre le paludisme. Intitulée Décider c’est vaincre, ensemble faisons du paludisme une maladie du passé, la manifestation sera émaillée de cinq événements majeurs.
Le paludisme tue. Chaque année, entre 1 et 3 millions de personnes succombent à la piqûre de l’anophèle dans le monde. La maladie frappe principalement l’Afrique qui compte 90% des décès et 60% des cas de contamination. Elle coûte aussi 12 milliards de dollars de PIB à la partie subsaharienne du continent. Pourtant, «il existe aujourd’hui un ensemble de moyens financiers et techniques pour combattre efficacement cette pandémie», a lancé hier au CAPE (Centre d’accuiel de la presse étrangère), Michèle Barzach, présidente de l’Association AFM Europe. Elle lançait la série d’événements qui se penchera sur la question jusqu’au 11 septembre à Paris.
En 2000, quand les Nations unies se sont fixé des objectifs pour le millénaire, elles avaient prévu pour l’horizon 2015 d’arrêter et de commencer à inverser la progression du paludisme et d’autres maladies graves. Aujourd’hui des résultats apparaissent. «Dans certains pays comme l’Éthiopie, le Kenya, le Mozambique, les taux de prévalence ont été considérablement réduits», a indiqué Awa Coll Seck, directrice exécutive de Roll back Malaria . Mais du chemin reste à parcourir. Car le paludisme tue toujours. En Afrique, un enfant de moins 5 ans en meurt toutes les trente secondes.
Rendre plus accessibles les traitements et accroître les ressources financières
La mobilisation internationale, lancée aujourd’hui à l’initiative des Amis du fonds mondial Europe se donne donc pour mission de vaincre le paludisme, et d’en faire «une maladie du passé». Elle compte aussi sensibiliser l’opinion publique française et européenne à la nécessité de renforcer la lutte contre la pandémie. Il s’agit pour les participants de réfléchir sur les voies et moyens pour faciliter l’accès aux traitements les plus efficaces, notamment les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT), recommandées par l’OMS, mais dont les coûts sont exorbitants (4 à 5 dollars) pour les populations les plus touchées. Et de porter de 1 à près de 4 milliards de dollars, les ressources financières nécessaires à cette lutte.
Cinq événements au programme de la mobilisation
Une exposition photos, Le Mauvais Air, de Daniel Wiliams a lieu sur le Pont des Arts à Paris jusqu’au 28 septembre. Hier, à l’Assemblée Nationale, des réunions de parlementaires français européens et des pays en développement ont porté sur les besoins en financements et les défis à surmonter. Intitulé : Un pont entre le Nord et le Sud pour enrayer le paludisme. Le 10 septembre, des coalitions existant dans le monde se retrouvent autour du thème : Un pont entre les partenaires du Nord et du Sud pour enrayer le paludisme. Le lendemain, ce sera au tour des entreprises de débattre de leur rôle dans la lutte contre la pandémie et de la problématique de co-investissements au Pavillon Elysée. Le même jour au soir, des chercheurs en sciences économiques, humaines et sociales élaboreront des recommandations pour un nouveau mécanisme d’accès aux médicaments antipaludéens des populations les plus pauvres. Celles-là même qui sont les grandes victimes du paludisme.
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Roll back Malaria
Fonds mondial
Photo : Daniel Wiliams