Le ministre congolais de l’Economie nationale et du Commerce, André Philippe Futa, a stigmatisé jeudi la faible performance du secteur minier congolais qui contribue très peu au développement économique de la République démocratique du Congo à cause de l’anarchie que connaît ce secteur.
M. André Philippe Futa qui intervenait à la tribune des 5èmes journées minières sur le thème : « La place du secteur minier congolais dans l’économie nationale et internationale d’ici à 2011, » a dénoncé la fraude de grandes quantités de minerais et substances précieuses qui sont exploitées de manière informelle avant d’être exportées illicitement à partir de l’Est du pays.
Philippe Futa a déploré le fait que presque toute la production déclarée est exportée à l’état brut ou semi-brut. La RDC n’en tire donc aucun bénéfice puisque leur transformation se déroule ailleurs.
Le ministre de l’Economie et du Commerce a relevé qu’en 2002, dans un contexte de croissance économique négative, le secteur minier avait contribué à hauteur de 30,33% au Produit intérieur brut (PIB), alors qu’en 2007, la contribution du secteur minier est descendue à 6% car très affectée par la lenteur des réformes structurelles et la fraude.
Selon lui, le secteur minier congolais n’a donc pas tiré profit des opportunités offertes par le marché international, notamment la hausse de la demande et la flambée des cours.
Pour inverser la tendance, le gouvernement devra notamment créer des structures de transformation des produits miniers pour permettre à la RDC d’en tirer le maximum de profits en terme de valeur ajoutée, créer ou aider à créer une taillerie de diamant à Kinshasa ou Mbuji- Mayi (Kasaï Oriental), renforcer les outils de contrôle et de répression de la fraude et poursuivre l’installation du Cadastre minier (CAMI-service public) en province.
La contribution du secteur minier au PIB pourrait se situer, a affirmé le ministre Futa, autour de 40 et 50%.
Le secteur minier constituait le poumon de l’économie congolaise, a relevé le ministre Futa, avant de faire savoir que près de 70% des recettes d’exploitation de la RDC pendant plus de 20 ans venaient de la production de la Générale des carrières et des mines (GECAMINES- service public).