Expulsions vers Haïti : 46 migrants renvoyés par les États-Unis


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Donald Trump
Donald Trump

L’arrivée de 46 Haïtiens expulsés des États-Unis relance le débat sur la politique migratoire. Leur retour soulève des inquiétudes sur les conditions d’accueil en Haïti.

Face à une insécurité croissante, autorités et défenseurs des droits humains tirent la sonnette d’alarme.

Un vol en provenance de Miami

Ce mardi, un avion en provenance de Miami a atterri à l’aéroport international du Cap-Haïtien, transportant 46 passagers haïtiens, dont 25 criminels condamnés selon une source gouvernementale. Ces expulsions marquent la reprise d’une pratique qui s’est intensifiée depuis la suppression du statut de protection temporaire (TPS) sous l’administration Trump. Cette mesure a laissé des milliers d’Haïtiens sans permis de travail et les a exposés à des procédures de renvoi.

Un parcours migratoire semé d’embûches

Certains des expulsés avaient entrepris un long parcours à travers l’Amérique latine avant de tenter leur chance aux États-Unis. Un des expulsés explique avoir vécu au Brésil depuis 2013 avant de décider, l’année dernière, de partir pour le Mexique afin de tenter d’entrer aux États-Unis. Son rêve américain s’est toutefois brisé lorsqu’il a été arrêté et expulsé.

Certains avaient déjà été expulsés par le passé et pensaient pouvoir revenir légalement. L’un d’eux raconte avoir été renvoyé après un premier séjour aux États-Unis, avec l’assurance qu’il pourrait revenir après cinq ans. Après plus de deux décennies, il a tenté un retour, mais les autorités ont identifié son passage antérieur, arrêté, puis expulsé à nouveau après le rejet de sa demande d’asile.

Une politique migratoire controversée

L’expulsion de ces migrants intervient dans un contexte politique tendu. L’administration Biden, tout en affichant une politique plus humaine envers les migrants, a maintenu certaines mesures héritées de son prédécesseur. La question du TPS reste une préoccupation majeure pour les Haïtiens résidant aux États-Unis, qui vivent dans l’incertitude.

Les organisations de défense des droits humains appellent à un moratoire sur ces expulsions. Elles soulignent que le retour forcé de migrants dans un pays miné par l’insécurité et la crise économique met leur vie en danger. Selon elles, ces déportations illustrent une politique migratoire qui pénalise les plus vulnérables.

Quel avenir pour les expulsés ?

De retour en Haïti, ces migrants doivent affronter un pays où les conditions de vie se sont dégradées. L’instabilité politique, la violence des gangs et l’absence de perspectives économiques rendent leur réintégration particulièrement difficile. Beaucoup craignent d’être pris au piège d’un cycle sans fin de migration et d’expulsions.

Alors que les renvois se poursuivent, la communauté internationale reste divisée sur la meilleure façon d’aborder la crise migratoire haïtienne. Pendant ce temps, ceux qui reviennent doivent faire face à une réalité bien différente de celle qu’ils avaient espérée aux États-Unis.

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