Des grévistes de la faim hospitalisés, un cas de tuberculose décelé et un autre de varicelle signalé. L’état de santé des quelque 200 expulsés de Cachan, entassés dans le gymnase Belle Image de la ville depuis plus d’un mois, est préoccupant. Nicolas Sarkozy a réitéré ce mardi, à l’Assemblée nationale, son offre de leur trouver une solution d’hébergement.
Deux des six grévistes de la faim de Cachan, installés dans une petite salle du gymnase Belle Image de la ville, ont été hospitalisés lundi à l’hôpital Saint-Antoine de Paris où ils poursuivent leur grève de la faim. Ces derniers « étaient tellement faibles que moi et mes collègues leur avons conseillé, à l’instar des quatre autres, de se faire surveiller en milieu hospitalier », a indiqué Patrice Muller, l’un des douze médecins qui s’occupent des six grévistes de la faim de Cachan.
Selon le médecin généraliste, tous sont dans un état critique. « Ils sont très fatigués, bougent de moins en moins et dorment de plus en plus. » Parmi les deux hommes âgés de 29 et de 39 ans qui ont accepté de rentrer à l’hôpital, l’un souffre d’une défaillance rénale et l’autre d’un problème hépatique. « Ils ont tous perdu environ 20% de leur poids initial, ajoute le Dr Muller. Ce dernier, comme ses collègues, s’est déclaré « très préoccupé » par l’état de ceux qui sont restés au gymnase. Les grévistes qui réclament un logement et une régularisation des sans-papiers ont cessé de s’alimenter depuis le 21 août dernier. La préfecture du Val-de-Marne a décidé que seules les personnes en situation régulière bénéficieraient d’un relogement.
L’hospitalisation de ces grévistes de la faim ne semble pas être le seul problème de santé auquel doivent faire face les anciens squatteurs du bâtiment F de Cachan. Le 22 septembre dernier, un communiqué de presse de la préfecture du Val-de-Marne indiquait qu’un « cas de varicelle chez un enfant de 17 mois hébergé au sein du gymnase de Cachan [avait] été signalé à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales du Val de Marne ». La veille, un autre communiqué constatait que « le cas de tuberculose de la personne actuellement hospitalisée à Paris et occupant le gymnase de Cachan est une forme « faiblement contagieuse » ». Selon l’AFP, la patiente serait une jeune femme de 29 ans.
La santé des expulsés préoccupe
« Nous, on la connaît pas ! », affirme pourtant Fidèle Nitiéma, le porte-parole des expulsés de Cachan. Selon lui, tout le monde se porte bien dans le gymnase. A l’exception bien évidemment des grévistes de la faim.
Safiétou Ba, la déléguée des femmes, est encore plus précise. « Personne n’est malade, les enfants sont en bonne santé. A propos de la varicelle, un enfant avait eu ça, et il nous avait expliqué à la PMI que cela pouvait être contagieux pour les femmes enceintes. On les a fait vacciner ». Pour ce qui est de la tuberculose : « il y a eu un cas lorsque nous étions dans le bâtiment F, mais c’est maintenant qu’ils en parlent. Ils nous ont demandé de nous faire dépister, mais nous avons refusé. Nous ne voyons pas l’intérêt de le faire dépister, si c’est pour revenir nous installer au gymnase ». Entre 200 et 300 expulsés sont logés dans cet espace depuis plus d’un mois.
Quoi qu’il en soit, la situation sanitaire des expulsés inquiète. Mardi, France Terre d’Asile proposait d’offrir aux familles « 36 places d’hébergement dans un centre de transit de Créteil et 20 places en hôtel », rapporte Le Nouvel Observateur. Quant à Nicolas Sarkozy, le ministre français de l’Intérieur qui s’était lavé les mains du sort des anciens squatteurs, il s’est également proposé devant les députés, tout en indiquant que le dialogue avait repris avec les représentants des expulsés, de trouver une solution d’hébergement « à tous ceux qui sortiront du gymnase ». Une « offre raisonnable » selon lui.