Sous pavillon commun ou en solo, les pays représentant l’Afrique ne passeront pas inaperçus. A Shangai, où se tient l’Exposition universelle jusqu’au 31 octobre, ils font se côtoyer nature et urbanisation.
Les Africains ont vu les choses en grand à l’Exposition universelle de Shangai qui a été inaugurée ce vendredi par le président chinois Hu Jintao. Avec une superficie de 26 000 m², (3,5 terrains de football, précise-t-on sur le site de l’exposition), quatre façades pour une surface totale de 9500 m², le pavillon collectif de l’Afrique est le plus grand des pavillons communs. Il accueille 42 pays, qui disposent chacun d’une surface d’exposition de 250 m², et l’Union africaine. Lucy, la doyenne africaine de l’humanité, dont le fossile est vieux de plus de 3 millions d’années, est l’hôtesse de ce pavillon. Il regroupe une centaine d’objets qui sont arrivés en Chine pour alimenter cette exposition universelle, la première qui se tient dans un pays émergent depuis le lancement de la manifestation en 1851 à Londres. Le pavillon africain, qui abrite aussi un symbolique mur de visages, est « le fruit de l’intelligence et de la coopération sino-africaine », a expliqué Chen Jingtian, directeur chargé de la construction et du fonctionnement du pavillon africain, cité par le site Chine Informations.
Sponsorisée par la Chine, la Somalie participe pour la première fois à une exposition universelle. Quant au Niger, à la Guinée équatoriale et au Liberia, ils n’y avaient plus pris part depuis 1967, à Montréal. L’Algérie, l’Angola, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigéria disposent, eux, d’un pavillon en propre.
L’urbanisation vue par les Africains
L’Exposition universelle 2010 de Shanghai promet, selon le vice-Premier ministre chinois Wang Qishan qui s’est exprimé lors de la cérémonie d’ouverture, de présenter « de nouveaux modes de vie » et d’encourager « l’harmonie entre l’homme et la nature ainsi que le développement global des êtres humains ». Placée sous le thème
« Meilleure ville, meilleure vie », Shangai 2010 envisage d’apporter des tentatives de réponses à des thématiques comme « le mélange de cultures dans la ville, la prospérité économique dans la ville, l’innovation scientifique et technologique dans la ville, le remodelage des communautés dans la ville et l’interaction entre la ville et la campagne». Ainsi face au réchauffement climatique, l’Union africaine met en avant la nécessité d’utiliser des « énergies propres pour la gestion et le développement urbain » et « l’amélioration de vie des peuples en Afrique ». La Zambie cherche, elle, « à montrer le très joli paysage naturel du pays » et à montrer les défis relevés face et grâce à l’urbanisation. Pour sa part, le pavillon nigérien « interprète les idées sur le développement urbain par 3 zones : politiques urbaines, économie urbaine et formation en milieu urbain ».
A l’horizon 2020, plus de 50% des Africains vivront en zone urbaine, et à Shangai le continent tente d’apporter sa pierre à une réflexion sur l’urbanisation. Mais ce n’est pas forcément ce que l’on retiendra.
« Les visiteurs pourront admirer des masques africains, et regarder des démonstrations de l’usage (d’) objets dans la vie quotidienne dans une petite salle ovale. Deux ateliers présenteront au public la sculpture de masques et le tissage de tapis. Des souvenirs seront vendus aux bazars est et ouest du pavillon », peut-on lire sur le site Chine Informations. Si l’Afrique est bien représentée, il semble qu’elle le restera, encore une fois, au travers de clichés : les animaux, la végétation luxuriante et les masques.
L’Exposition universelle, qui durera du 1er mai au 31 octobre, accueille 189 pays (un record), y compris les Etats-Unis qui n’ont jamais pris part à une exposition universelle, et devrait recevoir 70 millions de visiteurs. Un autre exploit chinois. Car l’exposition universelle, qui se déploie sur 530 hectares (du jamais vu), est la plus coûteuse de l’histoire. Près de trois milliards lui ont été consacrés.