Une double explosion a fait au moins vingt morts et 80 blessés, mardi soir, dans la ville portuaire de Bosasso au nord-est de la Somalie. Pour l’heure, les autorités ne se sont pas prononcées sur l’identité des auteurs de cette attaque.
Mardi soir, à quelques minutes d’intervalle, deux explosions ont retenti dans la ville de Bosasso dans la région du Puntland, au nord-est de la Somalie. Le bilan est lourd, au moins 20 morts, pour la plupart des Ethiopiens, et 80 blessés, selon les autorités. « Je n’ai rien vu d’aussi horrible, tout le monde dans le quartier a été tué ou grièvement blessé et nous n’en pouvions plus de récupérer des corps déchiquetés et des blessés à la fin de la nuit », a raconté à l’AFP un témoin, Osman Sheik Weheliye.
Les Ethiopiens pris pour cible
D’après un responsable du ministère de l’Information du Puntland, Bile Mohamoud Qabowsade, interrogé par l’AFP, les auteurs de cette attaque ont pris pour cible des Ethiopiens. « Nous sommes en train d’enquêter pour savoir qui est derrière cet acte horrible. Mais ce dont nous sommes sûrs, c’est que la deuxième a eu lieu deux minutes après la première et que les deux ont détruit un quartier entier où vivent des citoyens éthiopiens », a précisé M. Qabowsade. Pour lui, des grenades auraient été utilisées dans cette attaque. « Nous avons reçu 90 blessés et jusqu’à présent, certains d’entre eux sont morts à l’hôpital, qui a dû connaître sa nuit la plus chargée et le plus grand nombre de blessés en un seul incident », a indiqué Mohamed Yusuf, un employé du principal hôpital de la ville. D’après les autorités locales, cette double explosion visant les Ethiopiens est la première du genre. Le port de Bosasso est le point de départ pour de nombreux Africains qui souhaitent rejoindre le Yémen en passant par le golfe d’Aden.
La région du Puntland a été relativement épargnée par les violences qui secouent d’autres parties du pays, notamment la capitale. Mogadiscio est le théâtre d’attaques meurtrières depuis la débâcle, en décembre 2006 et janvier 2007, des islamistes, qui ont perdu le contrôle de certaines régions au cours d’une offensive avec les troupes éthiopiennes. La Somalie est en guerre depuis la chute du président Mohamed Siad Barre, en janvier 1991.