Au moins 300 tonnes de cassitérite et de colombo-tentalite à l’état brut sont sorties frauduleusement du Burundi ces derniers temps, selon les résultats d’une enquête récente révélés lundi à la PANA par le président de l’Observatoire de lutte contre la corruption, les malversations économiques et financières (OLUCOM, indépendant), Gabriel Rufyiri.
Selon M. Rufyiri, les enquêtes ont permis d’identifier un réseau de trafiquants opérant depuis le Nigeria et la Zambie, en passant par la RD Congo, avec des complicités locales au Burundi.
L’OLUCOM, qui indique que le phénomène dure depuis juillet 2007 et pourrait avoir déjà fortement saigné le Trésor public, salue à ce propos une récente saisie de 100 tonnes de cassitérite, tout en reconnaissant que les enquêtes pour situer toute l’ampleur du phénomène ne sont pas aisées, du fait des fortes pressions sur les enquêteurs.
Le sous-sol burundais regorge de nombreux minerais encore inexploités, notamment le coltan, le nickel, le walframite ou encore l’or.
Les milieux d’affaires flairent également une odeur de pétrole dans ce pays qui ne compte, pour le moment, que sur le seul café comme principale source de devises fortes à l’exportation.
Les investissements étrangers, sur lesquels le Burundi compte pour passer à l’exploitation au grand jour des ressources naturelles abondantes, restent suspendus à l’amélioration du climat socio-politique et de l’environnement général des affaires, fortement perturbé par une décennie de guerre civile.